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Jean Sébastien Chartier Plante/Le Massif
Une scène du Vol de l’oiseau mécanique au Massif de Charlevoix.
Diane Précourt
La scène, c’est la nature elle-même. Charlevoix cumule les nouveautés cet été, dont certaines ont pour décor la montagne, le fleuve, les rochers et les étoiles. Cette région chouchou des Québécois autant que des visiteurs étrangers se fait le théâtre de passages obligés. À commencer par Le vol de l’oiseau mécanique, en passant par Cité Mémoire Charlevoix, la production circassienne Éclats, le mini-musée L’île mystérieuse sur Jules Verne, l’expo Riopelle et l’art populaire et le circuit du train d’Alstom propulsé à l’hydrogène vert. Tour d’horizon.
Vol au-dessus d’un nid d’arbres
Installés dans les remontées mécaniques au Massif de Charlevoix, c’est en… descendant la montagne à bord des télésièges que les spectateurs assistent au début du carrousel nocturne Le vol de l’oiseau mécanique.
Ils seront abreuvés pendant quelque 90 minutes de sons et lumières sous les étoiles. Un parcours scénarisé de six kilomètres dont une partie se fait à pied, chacun muni d’une lanterne afin de ne pas briser l’ambiance de la nuit. Même une averse n’effraie pas l’oiseau. Seuls un orage ou une forte pluie peuvent entraîner le report ou l’annulation de cette activité à Petite-Rivière-Saint-François.
Les premières semaines de vol ont vu défiler des participants sous le charme, explique le chef de montagne, Vincent Dufresne, soulignant au passage que « Charlevoix se démarque cette année par son offre importante d’événements, en plus de ce produit d’appel qu’est Le vol de l’oiseau mécanique. Et nous sommes ouverts à exporter le concept ailleurs dans le monde. »
« Avec Le vol et Cité Mémoire, on occupe un créneau jusque-là inexistant dans la région, soit des activités familiales en soirée », ajoute Isabelle Vallée, cheffe des communications au Massif.
Pour continuer à flotter, cette fois au-dessus de l’assiette, le restaurant Camp Boule buvette de montagne offre un forfait souper-spectacle au sommet, dont le menu élaboré par le chef David Forbes propose « une carte simple et conviviale ». Et délectable.
En mémoires
Après la cité, une région. À l’image de sa présentation à Montréal, le circuit multimédia Cité Mémoire Charlevoix propose un spectacle historique de réalité virtuelle sur des sites naturels et des bâtiments, dans une atmosphère sereine au déclin du jour, avec le fleuve comme complice.
Les artistes, professionnels et amateurs, feront le reste de la grande séduction, notamment le tandem Michel Lemieux à la réalisation et Michel Marc Bouchard aux textes, accompagnés des voix profondes de l’actrice Guylaine Tremblay, native de la région, et du comédien Vincent Leclerc.
Il suffit de télécharger l’application Montréal en histoires pour découvrir les points d’intérêt de cette immersion – gratuite – dans le généreux patrimoine et le riche passé de ce coin de pays.
La mise en train du Coradia iLint
La multinationale Alstom a « prêté » à la région de Charlevoix un véhicule démonstrateur qui roule à l’hydrogène vert, le Coradia iLint, dans le but de tester le fonctionnement d’un train ainsi propulsé.
Certes, il existe de tels prototypes ailleurs dans le monde, comme en Europe, mais qui opèrent à l’énergie dite d’hydrogène gris généré par des énergies fossiles. Le Coradia, qui couvre le circuit Parc de la Chute-Montmorency–Baie-Saint-Paul, est le premier en Amérique qui marche à l’hydrogène vert, selon le porte-parole de Réseau Charlevoix, Frédéric Audet.
Vert? L’électrolyse de l’eau, explique-t-il, sépare les molécules H2O pour obtenir uniquement l’hydrogène fournissant de l’énergie, dans un Québec à l’hydroélectricité. Zéro émission. Aucune pollution. Et de l’hydrogène alimenté par l’entreprise locale Harnois.
Mais pourquoi ce véhicule touristique ne file-t-il pas vers le secteur important de La Malbaie? « Le train à l’hydrogène est plus lourd que les autres, poursuit M. Audet, et deux virages dans la zone de Cap-aux-Oies inquiètent les spécialistes, qui procèdent à des tests dans le but de prolonger éventuellement le parcours jusque-là. »
Les intervenants touristiques et les commerçants locaux en rêvent. Mais, en attendant que cette extension soit sur les rails, ils s’affairent en premier lieu à pouvoir garder ce train dans la région. C’est que le Coradia ne s’ébranlera que jusqu’au 30 septembre au Québec, la suite de l’expérience reste inconnue pour l’instant.
Actuellement, les voyageurs doivent atteindre le parc Montmorency en voiture pour monter à bord du train « hydrogéné ». Même sans être ferré en planification de transport, un départ en bus depuis la gare du Palais, à Québec, ne serait-il pas plus logique, plus écologique ? Selon Frédéric Audet, c’est bien là le souhait, mais pour le moment, le réseau collectif de la capitale ne se rend qu’en haut de la chute et non au niveau du chemin de fer…
Au train où vont les choses, on sent les effluves du pain sur la planche pour arrimer les projets à la locomotive. Et, tant qu’à rêver, pour élaborer un système intermodal couvrant une grande partie de ce vaste territoire. Mais les Charlevoisiens voient grand.
En vrac
–Le vol de l’oiseau mécanique, jusqu’au 4 septembre à Petite-Rivière-Saint-François
–Cité Mémoire Charlevoix, sur plusieurs sites, tous les jours de la tombée de la nuit jusqu’à 23h
-Spectacle de cirque Éclats par le collectif Les 7 Doigts, du 10 août au 2 octobre sous le chapiteau, au Manoir Richelieu
-L’île mystérieuse, mini-musée sur la vie et l’œuvre de Jules Verne à La Malbaie ; boutique et bistro du chef Dominique Truchon
–Riopelle et l’art populaire, exposition imaginée par Yseult Riopelle, au musée de Charlevoix à La Malbaie, jusqu’au 31 mars 2024