Récession ou pas ?
Au début du mois, le mot en R brûlait les lèvres de presque toutes les personnes qui placent leurs économies à la Bourse, en tout ou en partie. Fausse alerte puisque la chute de 3 % de l’indice S&P 500 enregistrée le lundi 5 était effacée le vendredi. Repli hebdomadaire : 0,04 %, autant dire trois fois rien. Fausse question puisque les récessions font partie du capitalisme au même titre que les saisons dans la nature. Différence notable toutefois qui alimentent les spéculateurs de tout acabit, elles ne répondent pas à une mécanique aussi précise que la rotation de la Terre. En fait, si les récessions sont toutes porteuses de souffrances, leur élément déclencheur, leur profondeur, leur étendue et leur durée les distinguent les unes des autres.
Tim Walz, le prof, le coach
Le moins que l’on puisse dire est que le choix par Kamala Harris de Tim Walz comme éventuel vice-président des États-Unis a passablement surpris. Il y a encore une dizaine de jours, le nom de ce gouverneur du Minnesota ne figurait pas sur la liste des cinq candidats potentiels à ce poste. Et voilà qu’au cours de la dernière étape inhérente à cette décision, Walz a pour ainsi dire doublé tous les favoris.
Du GOP au PIPP
La légende veut que le Parti républicain américain soit, ou ait été, le Grand Old Party : le bon vieux parti. Or, Donald Trump est en train de réécrire l’histoire politique américaine contemporaine: son parti, (oui, c’est maintenant exclusivement le sien), n’a plus rien de républicain. Si son gourou pouvait prononcer des mots de plus de trois syllabes, le nouveau parti serait le PIPP : le Parti Isolationniste, Protectionniste et Populiste.
La COVID déroutante
Fin officielle de la pandémie pour l’Organisation mondiale de la santé. On pensait l’affaire réglée en attendant la prochaine épidémie de zoonose infectieuse, une grippe aviaire ou autre dérapage de la nature. Pas si vite. Non seulement le SARS-COV-2 persiste à bas régime dans la population, mais sa manifestation en version longue devient déroutante. Du jamais vu en médecine.
Mauvais calcul
Hydro-Québec calcule et prévoit ce dont le Québec a besoin et cherche les moyens de livrer la marchandise. Son dernier « ajustement tarifaire » est clair : les tarifs d’électricité payés par les Québécois sont trop bas. Selon les calculs d’Hydro-Québec, les tarifs résidentiels auraient dû augmenter de presque 4 % pour permettre à l’entreprise de financer ses nécessaires investissements.
Révolte au Bangladesh
À peine plus de quinze jours après son éviction, de la course à la présidence, sous prétexte de son âge, il n’est pas impossible que le président Biden, informé des événements qui on secoué le Bangladesh ces dernières semaines, soit resté un peu pensif. Voilà que dans ce pays de 175 millions d’habitants, les insurgés qui ont renversé le pouvoir, font appel pour diriger leur gouvernement provisoire à un sage. Un homme de deux ans son aîné.
Pourquoi 31 jours en juillet et en août ?
On connaît presque tous l’explication qu’on nous a donnée à l’école. Fermez votre poing, les enfants. Les bosses font 31 jours et les creux 30. Sauf le premier creux, février, qui en fait 28 ou 29 selon les années. On y va. Janvier 31, février 28, mars 31, avril 30, mai 31, juin 30, juillet 31 … Juillet, on est arrivé au bout du poing, donc on recommence au début. Première bosse, août, 31 jours, septembre 30, etc.
La photographie du mois (Août 2024)
Le 19 juillet 2020, après une vague de dénonciations et de témoignages de violences sexuelles vécues par des femmes du Québec, et alors que le monde émerge timidement du premier confinement dû à la COVID, des milliers de femmes se réunissent au Parc Lafontaine à Montréal pour marcher ensemble jusqu’au Palais de justice et dénoncer l’incapacité du système de justice à condamner les violences sexuelles.
Le Maître est mort
Le 22 juillet dernier John Mayall est mort. Il avait 90 ans. C’est bête à dire, mais on se doutait depuis quelque temps qu’il était à deux doigts de jouer la dernière note. On s’en doutait pour une raison aussi simple que nette : il y a un an et trois mois, ce Britannique vétéran de la guerre de Corée avait annoncé qu’il mettait un terme aux tournées.
Macron joue à qui perd gagne
Par deux fois, le président français Emmanuel Macron vient d’être clairement désavoué par la plupart de ses concitoyens. D’abord début juin aux élections européennes, les partisans de la « macronie » n’ont obtenu que 14,6 % des voix, contre 22,4 % en 2019. Dépité par ce score, Macron a alors dissous l’Assemblée législative dès la publication des résultats le soir du 9 juin. Cette décision l’a conduit à une deuxième défaite au deuxième tour, le 7 juillet, avec 23,15 % des voix contre 25,75 % aux législatives de 2022.
Orbàn, « Viktator » dans l’UE
Attention ! Un éléphant vient d’entrer dans un magasin de porcelaine ! Viktor Orbàn assume depuis le 1er juillet et pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Depuis 14 ans qu’il dirige la Hongrie, il a cherché à tout casser sur son passage. Populiste de droite, eurosceptique, le sulfureux premier ministre de 61 ans a toujours ouvertement attaqué les « bourreaux excités » du Parlement européen, à ses yeux un repaire de « libéraux et gauchistes ».
« Vive la Catalogne libre ! », le retour de Puigdemont
Pied de nez à la justice espagnole réussi, hurlements de rage à droite, l’ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont est rentré d’un exil de sept ans en évitant tous les barrages de police … dans le véhicule d’un policier catalan ! Il a même réussi à se payer une allocution électrisante devant ses partisans en plein milieu de Barcelone, à deux pas du Parlement régional, avant de disparaître dans la foule et d’échapper de justesse à ses poursuivants … grâce à un feu de circulation ! Il a depuis franchi la frontière française pour rentrer à son domicile de Waterloo, en Belgique.
All that Jazz …
Certains esprits chagrins, pourront penser qu’il faut qu’un journaliste ait l’esprit passablement tordu pour laisser croire au lecteur qu’il publie une enquête journalistique déguisée en roman épistolaire alors qu’au fil de la lecture on se rend compte qu’il s’agit d’un roman déguisé en enquête journalistique. De plus, quand, progressant dans l’ouvrage, on réalise que le cœur du roman est constitué d’éléments de la réalité d’importance majeure, issus d’une très sérieuse recherche historico-journalistique, on peut rester un tantinet perplexe. Le contraste entre la désinvolture de la forme et le sérieux du propos est pour le moins déstabilisant.
Le sol en soi
L’actualité guerrière fait parfois remonter des souvenirs de lecture qui recouvrent de leur ombre une situation politique dont on ne sait l’issue. Ainsi en est-il de la relecture de l’histoire d’un homme qui veut maigrir. Sous la plume de Benny Barbash, Little Big Bang (Zulma, Paris, 2011, 176 pages), une ode à la terre ancestrale. Loin du qui-a-tort-qui-a-raison et de la violence inouïe entre mer et Jourdain.
Des images qui valent mille mots et quelques invraisemblances
Vu au cinéma Beaubien, dans une de ses micro-salles, malheureusement, L’été dernier de Catherine Breillat, la « sulfureuse » réalisatrice française de retour derrière la caméra à 76 ans, après un AVC il y a dix ans. Chapeau ! Le film raconte la relation passionnée entre Anne, une jolie quinquagénaire en fleurs et froide avocate spécialisée dans la protection de l’enfance et son beau-fils, Théo, un adolescent de 17 ans, beau, ténébreux, instable, révolté contre son père.
Un contexte politique chamboulé
Petit tremblement de terre dans le paysage politique canadien qui vient rappeler brutalement au premier ministre Justin Trudeau la fragilité de son gouvernement et son impopularité après neuf ans de règne. La victoire étonnante du candidat bloquiste Louis-Philippe Sauvé à l’élection partielle dans la circonscription montréalaise de LaSalle-Émard-Verdun confirme que la marque de commerce libérale a du plomb dans l’aile, incapable de conserver ce château fort malgré tous les efforts déployés par les têtes d’affiche de l’équipe Trudeau.
L’atrabilaire confronté à l’espoir
La réaction au débat entre Kamala Harris et Donald Trump a été unanime: le champion des républicains a été terrassé par la candidate des démocrates. Il en a été ainsi parce que Harris a accordé un soin plus méticuleux à la préparation de ce combat que Trump, mais aussi, voire surtout, parce que ce dernier a multiplié les mensonges et les sorties de route sur le flanc des faits.
Le débat
Ça ne peut se passer qu’aux États-Unis. Un ancien président veut reprendre le poste et le statut qu’il pense s’être fait voler par le président de la vice-présidente qui vient contester sa suprématie. Harris veut parler de l’avenir, bla-bla-bla, tourner la page. Le républicain accuse la démocrate d’avoir mené le pays à la ruine … économique, militaire, morale, nationale.
France : la démocratie à l’envers
Le président Emmanuel Macron peut désormais se vanter d’avoir injecté dans la culture politique de la Ve République l’adage qui se crie et se répète dans toutes les écoles maternelles de France et de Navarre depuis l’instauration de la 1er République. Soit que les derniers seront les premiers.
Elle déchoit, la langue de France
Le français tel qu’on l’utilise aujourd’hui en France dans plein de sphères d’activités est gangréné par le tsunami des emprunts coupables à l’anglais. Loin de donner de la force et de la tenue à la langue française, ces mots et ces expressions qui choquent les oreilles et brouillent la vue sonneraient plutôt le glas du français. La situation est d’autant plus déplorable que l’article 2 de la Constitution française stipule que : « La langue de la République est le français ». Or le français-français des années 2020 est un français qui lentement fait naufrage, pour reprendre le mot qui résume bien l’amer constat de Lionel Meney à l’issue de son enquête sur l’état actuel du français en France.