À propos de l'auteur : Marie-Josée Boucher

Catégories : Québec, Société

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Intervention Câlin
Fanny Lachance (à droite), fondatrice et présidente d’Intervention Câlin, lors d’une promenade collective en compagnie d’une collègue.

Promener son chien en solo est devenu un classique en ville ou en région, mais une autre avenue se précise de plus en plus : les services de promeneurs de chiens. Ils comportent des atouts pour le propriétaire, mais surtout pour son animal de compagnie.

Marie-Josée Boucher

La pandémie dont nous émergeons a vu le nombre d’adoptions d’animaux de compagnie augmenter, particulièrement les chiens.

Pendant cette période difficile, les exigences du monde du travail n’ont pas diminué pour autant, et elles ont aussi donné lieu à plus de télétravail.

« C’est un peu dans les deux sens. Oui, les gens ont eu beaucoup d’animaux durant la crise, mais ils sont aussi plus souvent à la maison. Nous nous retrouvons donc souvent avec plus de chiens turbulents », témoigne Fanny Lachance, intervenante en comportement canin ainsi que fondatrice et présidente d’Intervention Câlin.

L’entreprise offre des services de promenade et d’éducation canine sur la rive-sud de Montréal.

Le service d’Intervention Câlin s’appuie sur deux critères. « Les fréquences de promenade sont différentes d’un chien à l’autre, selon le besoin du client et en fonction du comportement du chien. Nous avons plusieurs groupes de promenades chaque jour », explique Fanny Lachance.

Intégration et confort

Comment faire en sorte qu’un chien qui arrive chez Intervention Câlin se joigne positivement à une promenade collective? « Sur le plan de l’intégration, nous sommes toujours deux intervenants, soit le promeneur et l’éducateur », précise Fanny Lachance.

« Le facteur prioritaire, c’est le confort de tous les chiens. Chaque animal a son propre niveau de confort par rapport aux autres. Nous devons bien le former, et le placer au bon endroit dans le groupe, avec la bonne longueur de laisse. »

« Avec certains chiens, c’est plus difficile. Certains sont très inconfortables, malgré deux semaines d’intégration en général. Je vais donc éloigner l’animal du groupe jusqu’à ce qu’il démontre qu’il est prêt à le réintégrer. »

Si la situation ne s’améliore pas, Fanny Lachance conseille alors au propriétaire d’opter pour une promenade semi-privée ou en solo.

Règles d’engagement d’avoir un chien

Anne-Lise Paul est technicienne en santé animale, intervenante en comportement animal et fondatrice d’AZCA (pour comportement animal de A à Z). L’entreprise renommée, située à Lacolle, est un institut de formation en comportement animalier pour les professionnels qui s’occupent de chiens, de chats et de chevaux.

« Au départ, il faut se demander pourquoi on veut un chien. Souvent, c’est pour les mauvaises raisons, comme pour faire plaisir aux enfants. Or, un chien, ce n’est pas un jouet ou un cadeau. Il y a toujours trois facteurs essentiels : temps, argent et énergie. Le propriétaire devra demeurer constant à les fournir pendant dix à quinze ans, donc sur le long terme. »

Pour les futurs propriétaires de chiens, elle recommande d’aller vers les refuges. « Un chien n’est pas dans un refuge parce qu’il est problématique en soi, mais parce qu’il est problématique par rapport à la famille qui l’a adopté. » Un choix de cœur, qualifie Anne-Lise Paul.

Une autre voie est celle d’aller chez un éleveur, mais pas n’importe lequel. « Un bon éleveur n’a pas beaucoup de portées chaque année. Il est extrêmement consciencieux et va faire une entrevue de sélection avec le futur propriétaire. La santé et le comportement du chien sont garantis, mais le processus est plus long; il peut requérir d’un à deux ans. C’est un choix de tête. »

Anne-Lise Paul déconseille vivement d’acheter un chien dans les animaleries. « Ce sont bien souvent des vitrines à usines à chiots, déguisées ou non », lance-t-elle.

À noter que la ville de Montréal interdit l’achat d’un chien, d’un chat ou d’un lapin dans les animaleries de son territoire depuis le 1er janvier 2020.

Race et personnalité

Anne-Lise Paul affirme que race et personnalité sont deux aspects différents. « Une race va donner une tendance et de grandes généralités. Cela dépend aussi de la transmission génétique des parents de l’animal. Au fur et à mesure du développement du chien et en fonction des expériences qu’il vivra, son tempérament va se moduler pour former sa personnalité. »

Saine santé mentale et physique

Un propriétaire de chien qui souhaite le meilleur pour son animal de compagnie doit comprendre que celui-ci doit faire de l’exercice quotidiennement. « Tous les chiens ont besoin d’activité mentale et physique, mais il faut qu’elle soit adaptée à leur condition physique et à leurs capacités. En moyenne, on parle un minimum de 30 à 45 minutes d’activité physique modérée par jour », estime Mme Paul.

Selon elle, on évite ainsi des problèmes de comportement liés à l’ennui, au manque d’interaction et d’activité physique, tout en gardant intactes les capacités cognitives de l’animal.

« Le chien vieillit très vite, comparativement à l’être humain. S’il n’est pas stimulé mentalement et physiquement, il sera quand même très en forme pendant les premières années, mais il va décliner par la suite. »

Sur le site internet d’Intervention Câlin, dans son volet Promenades,  on décrit clairement l’importance d’assurer la santé physique et mentale du chien: « Les chiens ont besoin de promenades quotidiennes. Cela permet de maintenir leur santé physique et psychologique et ce, peu importe la race ou la taille. Les chiens sont des êtres qui aiment socialiser avec leurs congénères. Les interactions sociales contribuent à les stimuler mentalement et à leur faire dépenser davantage d’énergie qu’en marchant seul. Lors de l’exercice physique, le corps du chien sécrète des endorphines qui sont un anti-stress naturel. »

« Beaucoup de propriétaires ne savent pas cela », souligne Fanny Lachance. « L’avantage des promenades en groupe par rapport aux promenades privées, c’est vraiment l’aspect socialisation, pas nécessairement le jeu, mais plutôt le fait d’être en présence d’autres chiens, et de marcher côte-à-côte. »

« Certains groupes sont limités à quatre ou cinq parce qu’ils ont besoin de plus d’espace ou plus d’entraînement alors que d’autres peuvent totaliser jusqu’à neuf chiens! », rapporte-t-elle.

« Peut-être que la promenade individuelle sera plus indiquée pour certains », rappelle Anne-Lise Paul. « Il faut évaluer l’âge du chien, son état de santé, sa motivation, son niveau de sociabilité et ses envies. Le mot adaptation est capital dans ce contexte. »

Une tendance qui est là pour rester

Anne-Lise Paul et Fanny Lachance sont unanimes : la promenade collective n’est pas près de disparaître.

« La tendance est à l’essor de ce type d’entreprise. Ça répond à un réel besoin parce que les gens manquent de temps. C’est une activité intéressante à laquelle on devrait songer », soutient Anne-Lise Paul.

« Le service de promenades de chiens va se propager. Selon moi, il va y en avoir de plus en plus », considère Fanny Lachance.

Intervention Câlin

Fanny Lachance est présidente
et fondatrice d’intervention Câlin

 

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