La fille dont on ne voulait pas cesser de publier l’histoire
L’« affaire Millenium » a fait un sacré tabac. Un titre, Millenium, six livres — en fait, deux séries de trois romans écrits par deux auteurs différents — et 50 millions d’exemplaires vendus un peu partout déjà en 2015, plus du double aujourd’hui. Ajoutez des films, des séries télé et radio, des livres audio, des bandes dessinées … et des protestations outrées à la grandeur de la planète pour des raisons qu’on vous rappellera plus loin. Et ce n’est surtout pas terminé puisque l’éditeur suédois vient de trouver un nouvel auteur pour poursuivre la série. On n’arrête pas le profit …
La loi de la jungle
L’addition ne cesse de s’alourdir et de plus en plus tout semble se dérégler en même temps. Les bouleversements climatiques, les inégalités qui déchirent le monde, l’influence de plus en plus grandissante du populisme, les injustices, les conflits armés sanguinaires qui explosent dans tous les coins de la planète et les radicalismes qui s’affirment partout dans la violence. Dur. À en perdre presque le dur désir de durer… Bien sûr, dans des moments pareils il faut respirer par le nez. Prendre du recul. Tenter du moins de comprendre comment on a pu en arriver là. Ce qui est justement la question sous-jacente posée tout au long du lourd pavé mêlant habilement fiction et réalité que nous vous proposons ce mois-ci: Brazilian Psycho.
Mettre fin à la course …
Le succès de Oppeinheimer, le tout dernier film de Christopher Nolan, fait ressurgir la question pas du tout délicate de l’arme nucléaire … et des armes tout court. C’est une question lourde et particulièrement chargée. Pourtant le fait de brandir la menace absolue n’a pas empêché la prolifération des armes, bien au contraire. Maintenant qu’une possible destruction totale est bien là, partout présente … le commerce des armes ne s’est jamais aussi bien porté ! Puisqu’on ne peut pas vraiment se permettre de faire sauter la planète entière, il ne reste plus qu’à y aller à petites doses. Et tant qu’à y être, à moyennes doses. Plus directes, plus létales, mais moins … Quelqu’un croit-il encore que l’on puisse un jour mettre fin à la course aux armements ?
Creuser à s’y perdre presque
Soyons audacieux ! Ce mois-ci, on vous propose un double défi, rien de moins. D’abord une réflexion carrément dérangeante sur un sujet presque tabou, les enfants assassins et, en parallèle, une quête «inhabituelle»: trouver le livre (Un effluve anonyme de Lucie Lavoie) qui raconte cette histoire et qui est publié hors circuit, en «service de publication accompagnée», ou comme on disait avant la révolution numérique, «à compte d’auteur». Précisons tout de suite que le jeu en vaut la chandelle …
Une vraie « tempête parfaite »
L’étanchéité de la frontière entre le système de santé, les compagnies pharmaceutiques et le pouvoir politique est d’une importance cruciale. Surtout dans les pays où le réseau de la santé est public, c’est à dire administré, géré et financé dans toutes ses phases par un gouvernement élu. Et ce rempart est encore plus important quand se profile un évènement risquant d’avoir des impacts directs sur la vie d’un peu tout le monde. Comme une pandémie, par exemple …
Le lourd tribut de la bêtise ordinaire
Même si l’actualité en fait tous les jours la démonstration la plus probante, on ne saisit jamais l’ampleur de la bêtise humaine que lorsqu’elle frappe aveuglément. Par décret, souvent, sur tout et sur rien. Ou encore par décision d’un tribunal, parfois même «suprême»… Car l’ineptie des hommes, surtout quand elle s’enrobe d’une aura de légitimité, réussit à atteindre des profondeurs abyssales, même, soviétiques… En voici un exemple douloureux.
De la nécessité de fouiller derrière les « évidences »
Le journalisme d’enquête est devenu une denrée essentielle depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. On lui doit tout autant Watergate et le départ de Nixon que les signaux d’alarmes de Wikileaks, les «Panama Papers» et autres découvertes du Consortium international des journalistes d’investigation. Sans parler des énormes scandales mis à jour un peu partout sur la planète par des journalistes risquant leur vie. Mais tout cela ne va pas de soi, on le sait; il faut sans cesse fouiller derrière les «évidences». Comme ici alors qu’un correspondant de guerre affronte une grande famille d’industriels près du pouvoir politique …
La frontière
À quelques très rares exceptions près, la notion de frontière n’a rien de flou : c’est très « définitif » une frontière, tous les migrants du monde le savent. C’est du moins toujours une limite parfois agrémentée d’une barrière, de plus en plus souvent même, d’un mur. Chaque côté d’une frontière est un endroit autre, différent du fait même de son existence.
Une frontière trouble
L’être et le paraître, ce que l’on montre et ce que l’on cache, la différence entre ce que l’on dit et ce que l’on fait… tout cela alimente abondamment l’activité littéraire. Certains affirment d’ailleurs que c’est précisément son propos: explorer ces zones troubles qui nous définissent tous jusqu’à un certain point. Le roman à quatre mains que nous abordons ici est un troublant exemple de ce qui peut survenir quand la dite zone se fait floue …
Vie et mort d’un roi boiteux
Depuis l’invasion sauvage de l’Ukraine le 24 février 2022, on est de moins en moins attiré par des histoires qui se passent en Russie. Poutine et ses mercenaires zombie creusent tous les jours un peu plus la tombe de l’idée même de la Russie et… Menfin. C’est donc un peu «de reculons», en rechignant, que l’on risque d’entrer dans ce livre qui mérite pourtant beaucoup plus, disons-le tout de suite.
Signe des temps
Quand on y regarde de près, le rôle de ceux qu’on appelle «les influenceurs» apparaît un peu ridicule: ils amènent leurs «followers», comme disent les cousins français, à consommer plus de ceci ou de cela. Souvent même des théories bidons, on le sait. Tout au plus peut-on les percevoir comme des vendeurs de tendances, un peu comme les anciens «commis voyageurs» frappaient à la porte, la valise pleine d’illusions… bien concrètes.
Vert sans bon sens
La crise climatique, la fonte des calottes polaires et des glaciers, la montée des eaux, les espèces menacées ou en voie de disparition… ces tristes réalités font maintenant partie de notre quotidien. Et rien n’indique que tout cela changera bientôt. Mais que se passerait-il si un parti vert prenait le pouvoir dans un pays européen comme la France? Avec un programme audacieux, contraignant pour tout le monde? C’est précisément ce que raconte Collapsus de Thomas Brennec.
Une drôle de sagesse
Pourquoi écrire des polars quand on enseigne la littérature anglaise à l’université? Hum? Encore plus quand on est reconnu comme un spécialiste des Premières nations, auteur de best-sellers sur les autochtones du Canada, avec Prix du Gouverneur général à la clé. Sans compter des tas d’autres récompenses pour des livres dits «sérieux». Hum? (bis)
Retrouvailles en enfer
La violence faite aux femmes n’en finit plus de faire les manchettes un peu partout. C’est à désespérer. Pourquoi ? Comment expliquer ce besoin d’affirmer son pouvoir en détruisant quelqu’un? C’est avec ce sujet troublant que nous amorcions cette chronique il y a déjà un an — avec L’homme aux chats de Michèle Ouimet publié chez Boréal. Et nous bouclons la boucle en y revenant aujourd’hui parce que la tendance se maintient, bien sûr… et qu’un livre étonnant vient encore une fois dénoncer l’aberration.
L’horreur institutionnalisée
Le drame des pensionnats catholiques voués à l’éradication des cultures autochtones n’a pas fini de susciter l’indignation. Avec raison. Surtout qu’il s’y mêle souvent un remugle de violences sexuelles… et que le gouvernement fédéral est directement impliqué dans ce scandale. Mais notre passé collectif cache aussi d’autres ignominies. Des bavures honteuses, immorales, qu’il ne faut surtout pas oublier.
Barcelone en porte-à-faux
Les vrais riches parlent partout la même langue: celle de l’argent. Les vrais riches sont chaque jour plus riches et c’est avec cet argent qu’ils font toujours plus d’argent. Qu’ils achètent tout. Qu’ils contrôlent tout. Les vrais riches ont tous les droits. Ils sont au-dessus des lois et se croient tout permis… Et si c’était vrai ?
Ravalement de façade …
La corruption ne manque jamais d’appétit, on en voit des exemples à tous les jours en feuilletant simplement les journaux. Mais partout elle semble atteindre des sommets d’efficacité quand les plus puissants s’en mêlent.
Fouiller sous les apparences …
L’horreur se cache souvent sous les airs les plus respectables : un paysage bucolique dans un coin tranquille, un bon samaritain, une maison d’édition pour enfants … Heureusement, il reste encore quelques vaillants journalistes pour ne pas se fier aux apparences, se porter à la défense des opprimés et, tant qu’à y être, de la veuve et de l’orphelin!
Préjugés et préjudices
Les chiffres sont plutôt ahurissants: en Suède, un habitant sur cinq — c’est à dire deux des dix millions d’âmes de ce paradis scandinave — vient d’ailleurs. Et un quart des nouveaux-nés ont maintenant au moins un parent « d’origine étrangère ». Ce qui peut laisser place, on le devine, aux préjugés. Même aux préjudices…
Un voyage dans le temps
Quel est le poids de l’amitié ? Est-ce qu’un serment peut encore, de nos jours, traverser le temps ? Une promesse faite alors que tout semblait possible vaut-elle encore, une trentaine d’années plus tard, quand plus rien ne va vraiment ?
En direct de la fosse aux lions
Les analystes soulignent régulièrement à quel point les coulisses du pouvoir laissent parfois échapper des odeurs de latrines. Si vous n’en êtes toujours pas convaincu, le plus récent «thriller politique» de Jérôme Leroy vous donnera des sueurs froides et, oui, probablement quelques nausées.
Être ou ne pas être un … polar
Les multinationales du coton mènent le même combat partout sur la planète à coup d’OGM et de glyphosate. De l’Ouzbékistan jusqu’en Alabama et du Rajasthan jusqu’à la filière cotonnière africaine, les paysans du monde ont-ils une seule chance de s’en sortir? Un homme ose s’élever contre cette prise d’otage plus ou moins déguisée…
L’insoutenable lourdeur de l’être
Une sombre histoire se déroulant dans le Colorado profond nous fait replonger dans l’obscurantisme ordinaire et quotidien qui sévissait ici au siècle dernier. Dur…
Un équilibre bien flou
La pandémie a le dos large et le polar aussi; en fait, d’un côté comme de l’autre, toutes les déclinaisons semblent de plus en plus possibles… C’est ainsi que La Mèche éditeur présente L’équilibre, le quatrième roman de Cassie Bérard, comme un «polar dystopique» situé après la période «des» pandémies.
Tant de violence!
Les chiffres sont accablants: au moment d’écrire ces lignes, le 12 novembre, dix-sept féminicides sont venus assombrir le paysage québécois depuis le début de l’année 2021. Un sommet. Un gouffre plutôt. Pas étonnant que l’ancienne journaliste de La Presse Michèle Ouimet consacre son premier polar à tenter de cerner le phénomène de la violence faite aux femmes…