• C’est le cas de le dire : les firmes de sondages qui ont prétendu ausculter les humeurs des citoyens américains des mois durant se sont royalement trompées. Encore une fois, faut-il le rappeler. Fort d’avoir raflé la mise au Collège électoral, remporté pour la première fois le plus grand nombre de suffrages en trois campagnes, hérité de la majorité au Sénat, maintenu sa force à la Chambre des représentants en plus d’avoir nommé à la Cour suprême trois juges à sa botte lors de son premier mandat, Donald J. Trump pourra disposer à sa guise des trois pouvoirs. Le 20 janvier prochain, il deviendra le chef d’orchestre de l’exécutif, du législatif et du judiciaire.

  • L’électorat américain s’est comporté davantage en consommateur qu’en citoyen, le 5 novembre. Il a pourtant misé sur un ancien président qui a affiché le pire bilan économique depuis Jimmy Carter. L’ex-président démocrate Bill Clinton avait lancé une bombe lors de la Convention démocrate, à la fin d’août. Depuis 1989, les États-Unis se sont enrichis de 51 millions d’emplois. Or, du nombre, 50 millions ont été ajoutés durant des présidences démocrates.

  • «Don’t mess with Texas », oui on ne plaisante pas avec le Lone Star State surtout lors de ces présidentielles où Donald Trump et « ses » républicains ont, comme en 2016 et 2020, tout raflé. Une fois de plus, celui qui fut pendant quatre ans (2017-2021) l’homme le plus puissant de la planète a recueilli le maximum de voix chez les chrétiens évangéliques texans pour qui les États-Unis sont « un pays élu » et lors de la campagne présidentielle, le « milliardaire » new-yorkais reconnu coupable de 34 chefs d’accusation, les a comblés en menant à fond de train la « guerre spirituelle » contre « l’ennemi de l’intérieur ».

  • Plus les Américains connaissent Trump, plus ils votent pour lui. Il a obtenu beaucoup plus de votes cette fois-ci qu’en 2016, un peu plus qu’en 2020. Plusieurs ont attribué la victoire républicaine à l’habituel snobisme des démocrates envers quiconque ne vomit pas sur le candidat républicain, une suffisance qui aurait répugné au plus grand nombre. Or, ce dédain affirmé existait aussi en 2016 et 2020 et Harris a obtenu une plus petite part du vote cette fois-ci que son parti ces deux fois-là : c’est la  preuve que l’électorat ne voulait pas d’elle.

  • Les électeurs du Michigan ont fait pivoter leur État, longtemps démocrate, dans le camp des républicains. Ils se sont comportés comme cinq autres États pivots. Kamala Harris a perdu le Michigan par plus de 80 000 votes. Beaucoup d’électeurs ont déserté les bureaux de scrutin et négligé le vote par la poste. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons que celles qui ramènent le candidat républicain à la Maison Blanche, avec un peu plus de 50 % du vote. 

  • La droite chrétienne jubile. Avec la victoire de Donald Trump à la présidence et son contrôle de la Cour suprême et du Congrès, son projet de faire des États-Unis un pays fondamentalement chrétien lui semble à portée de main. Pourtant, la percée des républicains auprès de certaines minorités non blanches ou non chrétiennes ne rendra pas son succès inéluctable. En effet, selon une étude de 2023 auprès de 22 000 personnes, il n’y a que trois Américains sur dix qui soutiennent les objectifs du nationalisme chrétien.

  • La dernière élection présidentielle américaine a porté sur la personne et la personnalité des deux candidats. Une mauvaise (bonne ?) habitude des États-Unis d’Amérique. Il est difficile de trouver et il est impossible d’imaginer plus différents que Kamala Harris et Donald Trump. Ça rend incompréhensible qu’il y ait eu des indécis jusqu’à la fin de la dernière campagne électorale, mais ça confirme qu’il y a beaucoup de choses incompréhensibles chez le proverbial Oncle Sam …

  • Réagissant à des pressions internationales, le Québec a cessé récemment de recruter en Afrique des infirmières, des sage-femmes et des préposé.e.s aux bénéficiaires. Un programme en ce sens, lancé en février 2022, a permis de recruter environ un millier de ces professionnelles de la santé, dont plus de la moitié travaillent actuellement dans le réseau. Il a été critiqué notamment par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et par le Conseil international des infirmières, qui a tenu son congrès au Palais des congrès de Montréal début juillet 2023.

  • Derrière son bureau de secrétaire général des Éditions Gallimard et directeur de l’Encyclopédie de la Pléiade, le cher Raymond Queneau aimait rappeler à ses interlocuteurs que ce n’est pas la faute des mots si certains sont gros. C’est le cas passablement courant de nos jours avec le mot fasciste. Étant employé à toutes les sauces, on se demande comment nommer avec précision le croisé de la peste brune lorsqu’il est en face de nous, soit à portée de gifle.