• « Anora » : j’aurais voulu l’aimer, mais je ne l’ai pas aimé comme j’aurais voulu l’aimer, c’est-à-dire beaucoup ! Mon enthousiasme était grand lorsque j’ai appris, en mai dernier, que Sean Baker venait de gagner la Palme d’or au festival de Cannes avec Anora.

  • « Un film, c’est comme un champ de bataille : l’amour, la haine, l’action, la violence et la mort; en un seul mot, c’est l’émotion. » C’est le grand cinéaste américain, Samuel Fuller qui décrivait ainsi les films et le cinéma, dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard en 1965. Cette idée que cinéma et émotion ne font qu’un a ressurgi dans ma tête après avoir vu ce qui semble être le film de l’heure : The substance/La substance.

  • Par un concours de circonstances invraisemblable et fou, Nina (Nahéma Ricci), une danseuse de bar sexy, aux ongles ultra rouges et super longs, se retrouve avec une « gang de gars » dans un camp de chasse dans le « fin fond des bois » quelque part dans le nord du Québec. C’est Kevin (Frédéric Miller-Zouvi), un de ses clients récents, qui l’y amène, presque malgré lui.

  • Vu au cinéma Beaubien, dans une de ses micro-salles, malheureusement, L’été dernier de Catherine Breillat, la « sulfureuse » réalisatrice française de retour derrière la caméra à 76 ans, après un AVC il y a dix ans. Chapeau ! Le film raconte la relation passionnée entre Anne, une jolie quinquagénaire en fleurs et froide avocate spécialisée dans la protection de l’enfance et son beau-fils, Théo, un adolescent de 17 ans, beau, ténébreux, instable, révolté contre son père.

  • J’ai vu il y a quelques jours, dans la salle 2 du cinéma Beaubien Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles de Lyne Charlebois. J’étais assis dans l’avant dernière rangée avec, devant moi, un parterre de têtes blanches. C’est un film sur le Frère Marie-Victorin (1885-1944), botaniste, fondateur du jardin botanique de Montréal, auteur de La flore laurentienne, figure emblématique de l’histoire des sciences au Québec : un homme lumineux, dans la très catholique et conservatrice société québécoise des années 30 et 40.

  • Invincible finaliste aux Oscars 2024! C’est un court métrage écrit et réalisé par Vincent René-Lortie, produit par Samuel Caron, distribué par Jean-Christophe J.Lamontagne : ces trois-là font partie d’une toute nouvelle et talentueuse génération de cinéastes québécois.

  • Deux jours avant la clôture des Rendez-Vous Cinéma Québec 2024 (RVCQ), j’ai vu Onze jours en février, un documentaire de Jean-Claude Coulbois.

    Le film est construit avec une très belle cohérence à partir du simple fil constitué par ces onze jours pendant lesquels s’opère l’effacement pur et dur du nom de Claude Jutra du paysage historique du cinéma québécois et de l’espace public de notre belle province.

  • On peut ne pas apprécier particulièrement le poids d’un âge qui donne le privilège d’attendre une soixantaine d’années avant de revoir un film qu’on a beaucoup aimé. Mais enfin … Il serait déraisonnable de bouder, le plaisir de pouvoir le faire et de n’être pas conscient que le destin, au fil des années, distribue cette sorte de cadeau avec de plus en plus de parcimonie.

  • Je suis allé voir Ru au cinéma Star Cité, dans l’est de Montréal, à l’ombre du stade Olympique et Ferrari au Cinéplex Forum, dans l’ouest, avec dans le hall d’entrée la statue en bronze du mythique Maurice Richard.

    Ce sont de belles salles, un peu fanées mais confortables et aux antipodes l’une de l’autre comme les films que j’y ai vus.

    En même temps ces deux films, aux sujets et thèmes si différents, ont quelque chose en commun : une certaine incapacité à tendre vers le sublime.

  • L’autre soir, à contrecœur ou presque, je suis allé voir « Les feuilles mortes » de Aki Kaurismaki !

    Après la projection je suis sorti de la salle 3 du Cinéma du Parc enchanté !

    Ansa (Alma Pöysti) et Holappa (Jussi Vatanen), les deux protagonistes, sont des personnages emblématiques du monde de Kaurismaki : humbles ouvriers, résignés et seuls : Holappa est sableur et perd son emploi à cause de son alcoolisme, il devient travailleur de la construction et perd à nouveau son emploi pour la même raison. Ansa est préposée aux aliments dans un supermarché. Mise à la porte pour des raisons absurdes elle vogue ensuite de jobine en jobine.