• Le populisme est souvent perçu comme une pathologie des démocraties représentatives rendues à bout de souffle. Entré dans le vocabulaire politique, le mot – polysémique – témoigne d’un rejet à droite comme à gauche d’institutions parlementaires qui ne seraient plus aptes à servir le peuple. Sous forme de questions-réponses, voici un aperçu de cette mouvance qui vise une recomposition sociale et politique radicale.

  • Au tournant du 20e siècle, dans les classes des villes et des campagnes, l’apprentissage de l’orthographe impose aux élèves la récitation de l’alphabet dont la représentation graphique des majuscules et des minuscules est installée au-dessus de grands tableaux noirs. Dans la région de Disraeli, quand Marie-Paule se fait demander d’énumérer les lettres de l’alphabet, elle n’oublie pas la leçon apprise : m – n – o – p – la lettre infâme – r – s – t – u – v ...

  • En ces temps de jeûne matinal, de sobriété glucidique, de restriction céliaque, d’abstinence éthylique, on peut éviter de sombrer dans une sorte de dépression alimentaire en parcourant certains ouvrages dont on dit qu’ils invitent aux plaisirs de la table. De ces bien nommés, on peut extraire de quoi contenter l’appétit, du ventre ou des yeux.

  • Depuis quelques décennies, on a vu se créer sous l’égide de l’ONU des instances dont la mission était – apparemment – de préserver l’écosystème de la Terre. Puis par une sorte de hasard sémantique est apparu une expression qu’aujourd’hui on ne peut qualifier que d’oxymoron : développement durable. Une expression qui a servi à tous ceux qui, sous couvert de « sauver » l’environnement, ont attiré l’attention sur leur personne (exceptionnelle), leurs actions (imaginaires) leurs programmes (abstraits), alors que le saccage de la planète se poursuivait rondement, impunément. Une (triste) épopée que raconte Fabrice Nicolino, dans Le grand sabotage climatique (Les Liens Qui Libèrent, Paris, 2023, 349 pages).

  • Autrefois, les fléaux s’apparentaient aux invasions de sauterelles que décrit la Bible : « Elles couvrirent la surface de toute la terre, et la terre fut dans l’obscurité » (Exode 10:13-14,19). Ou à la Grande Peste en Europe (1347-1352) qui fit environ 25 millions de victimes. Aujourd’hui, le fléau des temps modernes a pour nom plastique, un matériau qui a envahi le sol, l’air et l’eau. Existe-t-il un antidote à ce poison qui ne connaît pas de frontière ?

  • Nous vivons dans une société vieillissante – les milléniaux nous le rappellent-ils assez ? – alors qu’un papy-boomer de 82 ans écrive son autobiographie ne devrait pas en soi nous intéresser. Mais quand cet octogénaire est une sorte de militant de la vie, un exemple de résilience face à l’adversité et qu’en plus on l’a fréquenté professionnellement – c’est le cas de l’auteur de ces lignes, on prête attention. En Retrait a rencontré virtuellement Richard Sanche pour parler de son récit Mon amie, la vie, publié récemment aux Éditions Caramello.

  • Les revues ont parfois une folle attirance par la diversité des sujets qu’elles proposent. Moins denses sans doute que les livres, elles n’en sont pas moins éloquentes. Tant le condensé des aventures de lecture auxquelles elles nous convient constitue parfois une somme de labyrinthes desquels on pourrait bien ne pas s’extraire tout à fait. Ainsi en est-il de l’édition de l’automne 2023 de la revue Nouveau Projet.

  • « Au Moyen Âge central [XIe, XIIe et XIIIe siècles], les pouvoirs personnels, ceux des princes et des ducs, paraissent hostiles aux Juifs ». Tandis que les républiques oligarchiques de Florence, de Gênes et de Venise les accueillent et acceptent qu’ils fassent œuvre de prêteur.

  • S’interroger sur la propension de certains à accumuler les livres, sans que cela vire pour autant à la syllogomanie, prend une dimension rocambolesque dès lors qu’il s’agit de découvrir tous les tourments que cause au personnage de La Maison aux livres (Enis Batur, Zulma, Paris, 2022, 193 pages) l’insensé héritage qui lui échoit par acte notarié. Un leg de plus de trente mille volumes lui vaudront son lot de tracasseries, dont celle de se demander sans cesse : pourquoi moi ? 

  • Hannah Arendt. Un nom sans doute à jamais lié à la relation que cette philosophe fit du procès de Rudolf Eichmann à Jérusalem en 1961 et au fait qu’elle fut la maîtresse du philosophe allemand Martin Heidegger. Voilà pour l’aspect pipole de celle qui « bénéficie d’un véritable culte dans les milieux intellectuels ». Penchant auquel ne succombe d’aucune manière Michel Dreyfus dans « Hannah Arendt et la question juive. Pour une relecture » (PUF, coll. Questions Républicaines, Paris 2023, 357 pages).