Autrefois, les fléaux s’apparentaient aux invasions de sauterelles que décrit la Bible : « Elles couvrirent la surface de toute la terre, et la terre fut dans l’obscurité » (Exode 10:13-14,19). Ou à la Grande Peste en Europe (1347-1352) qui fit environ 25 millions de victimes. Aujourd’hui, le fléau des temps modernes a pour nom plastique, un matériau qui a envahi le sol, l’air et l’eau. Existe-t-il un antidote à ce poison qui ne connaît pas de frontière ?
Nous vivons dans une société vieillissante – les milléniaux nous le rappellent-ils assez ? – alors qu’un papy-boomer de 82 ans écrive son autobiographie ne devrait pas en soi nous intéresser. Mais quand cet octogénaire est une sorte de militant de la vie, un exemple de résilience face à l’adversité et qu’en plus on l’a fréquenté professionnellement – c’est le cas de l’auteur de ces lignes, on prête attention. En Retrait a rencontré virtuellement Richard Sanche pour parler de son récit Mon amie, la vie, publié récemment aux Éditions Caramello.
Les revues ont parfois une folle attirance par la diversité des sujets qu’elles proposent. Moins denses sans doute que les livres, elles n’en sont pas moins éloquentes. Tant le condensé des aventures de lecture auxquelles elles nous convient constitue parfois une somme de labyrinthes desquels on pourrait bien ne pas s’extraire tout à fait. Ainsi en est-il de l’édition de l’automne 2023 de la revue Nouveau Projet.
« Au Moyen Âge central [XIe, XIIe et XIIIe siècles], les pouvoirs personnels, ceux des princes et des ducs, paraissent hostiles aux Juifs ». Tandis que les républiques oligarchiques de Florence, de Gênes et de Venise les accueillent et acceptent qu’ils fassent œuvre de prêteur.
S’interroger sur la propension de certains à accumuler les livres, sans que cela vire pour autant à la syllogomanie, prend une dimension rocambolesque dès lors qu’il s’agit de découvrir tous les tourments que cause au personnage de La Maison aux livres (Enis Batur, Zulma, Paris, 2022, 193 pages) l’insensé héritage qui lui échoit par acte notarié. Un leg de plus de trente mille volumes lui vaudront son lot de tracasseries, dont celle de se demander sans cesse : pourquoi moi ?
Hannah Arendt. Un nom sans doute à jamais lié à la relation que cette philosophe fit du procès de Rudolf Eichmann à Jérusalem en 1961 et au fait qu’elle fut la maîtresse du philosophe allemand Martin Heidegger. Voilà pour l’aspect pipole de celle qui « bénéficie d’un véritable culte dans les milieux intellectuels ». Penchant auquel ne succombe d’aucune manière Michel Dreyfus dans « Hannah Arendt et la question juive. Pour une relecture » (PUF, coll. Questions Républicaines, Paris 2023, 357 pages).
La toute récente parution du Dictionnaire amoureux de Flaubert est l’occasion que l’on n’attendait plus pour parler de cet écrivain dont l’un des premiers écrits a laissé une trace indélébile dans le paysage romanesque de langue française.
Que dire de certains endroits qui ne disparaissent jamais de notre esprit, même longtemps après les avoir quittés, sinon qu’ils nous habitent, non comme un souvenir mais comme une sorte de zone à la périphérie de notre mémoire, là où l’on se glisse parfois pour ne plus être que là, sans oblitérer pour autant le quotidien, avec tout ce que la remembrance comporte de circonvolutions. Labyrinthe de nos fuites et de nos flâneries à distance, ainsi en est-il de Kyôto.
Saisir les résonnances polyphoniques de la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, « une vraie nation en armes, plus que jamais soudée par le fer et par le feu », voilà ce à quoi nous convie le dossier à la Une du tout récent numéro 118 de la revue Questions internationales, dont les contributions sont autant de clés pour comprendre la situation actuelle à l’aune d’une histoire qui a pris une tout autre dimension le 24 février 2022.
Avec Je ferai le tour du monde (Boréal, Montréal, mars 2023), Alexandra Szacka vient de publier une autobiographie qui devrait intéresser tous les aspirants au journalisme international, mais aussi tous ceux qui, dans le public, trouvent que les médias du Québec n’ouvrent pas assez les fenêtres sur le monde extérieur.