Janvier 2025

Janvier 20252025-03-12T21:36:52+00:00

Le roi déchu

C’est une évidence qui semble pourtant passer inaperçue dans la tourmente politique qui secoue le Canada. Le pouvoir au sein du gouvernement fédéral est plus que jamais concentré entre les mains du premier ministre et de sa garde rapprochée. Le conseil des ministres voit de plus en plus son rôle réduit à celui de figurant. Informé des décisions prises ou des politiques adoptées au Cabinet du premier ministre ou au Bureau du Conseil privé, il est très souvent mis devant le fait accompli. Sous le règne de Justin Trudeau, le phénomène s’est intensifié.

Un homme qui a aimé et pu dépenser

Quand les libéraux de Justin Trudeau sont arrivés au pouvoir, ils ont trouvé des finances publiques en bon ordre. Le dernier budget du gouvernement de Stephen Harper, présenté par Joe Oliver le 21 avril 2015, avait prévu un retour à l’équilibre budgétaire durant l’exercice 2015-2016. Un an après, le premier budget du ministre libéral Bill Morneau a misé sur un déficit de 29,43 milliards, suivis de manques à gagner pour les quatre années suivantes.

L’angle mort économique de Trudeau

Si tout le monde s’entend pour dire que l’économie n’a jamais été au centre des politiques de Justin Trudeau, il faut lui reconnaître quelques initiatives heureuses et … un angle mort qui va donner du fil à retordre à la personne qui lui succédera. La création de la Banque de l’infrastructure, dotée d’un capital initial de 35 milliards, aura permis de moderniser entre autres choses les réseaux de transport en commun.

Le président criminel

Le 10 janvier 2025 au matin, le juge Juan Merchan, soit le magistrat qui a  présidé le procès intenté à Donald Trump par le parquet de Manhattan pour fraude électorale impliquant notamment une actrice porno, a rendu sa sentence. Sa conclusion ? Trump est un criminel. Une sentence assortie d’une bizarrerie, c’est le moins que l’on puisse dire, puisque le criminel va jouir d’une « libération inconditionnelle » (unconditionnal discharge).

Mr. Musk goes to Washington

Donald Trump n’est pas encore en poste qu’il promet déjà de chambouler aussi bien la politique intérieure américaine qu’une bonne partie des relations internationales. Mais est-ce vraiment Trump qui mène la danse ? Ou n’est-ce pas plutôt Elon Musk ? Ayant contribué généreusement à l’élection de Trump (à la hauteur de 277 millions$), Musk devient en quelque sorte le grand vizir de celui qui redeviendra, le 20 janvier, « l’homme le plus puissant de la planète ». 

La victoire de Donald Troll ?

Mark Zuckerberg laisse tomber la cravate. Le patron de Meta qui avait suspendu les comptes Facebook et Instagram de Donald Trump après avoir instauré en 2016 une politique rigoureuse de vérification des faits renoue avec son coton ouaté. À l’instar du réseau X, il abandonne la tâche délicate aux utilisateurs. On aurait tendance à penser que les trolls russes qui ont participé à l’élection de Trump sont ravis. Pas certain. Il est possible que dans cette guerre de la propagande numérique, la grenade vienne de sauter en plein visage de leur patron.

Carter : l’iceberg de la présidence américaine

S’il fallait symboliser le parcours politique de Jimmy Carter décédé le 29 décembre 2024 à Plains, sa ville natale située en Géorgie, par une image et une seule, alors celle de l’iceberg conviendrait mieux que bien d’autres. Car les faits et gestes posés après son départ de la Maison-Blanche en 1981 sont aussi imposants, voire remarquables, que ceux constatés lors de son mandat, soit ceux regroupés au-dessus du niveau de flottaison. À moins d’être enclin à chipoter l’usage du moindre point-virgule, force est de constater que l’inventaire des uns est plus ou moins égal à l’inventaire des autres.

Un an du gouvernement Milei : Noël chez Javier …

Comment les Argentins ont-ils célébré les Fêtes de Noël et du Jour de l’An un an après l’arrivée au pouvoir de leur président à la tronçonneuse ? L’atmosphère ne semble a priori pas si différente de ce qu’En Retrait avait constaté ces dernières années, mais en y regardant de plus près, c’est autre chose…

Quand on n’a rien à dire

« Quoi manger quand on veut vivre jusqu’à cent ans ? » « Les insectes face à la menace de l’hiver ». « Je suis le premier bébé de 2025 ». (4 et 5 janvier 2025, respectivement Le Journal de Montréal, La Presse, Le Devoir). Qu’est-ce qu’on peut bien dire quand on n’a rien à dire ? Ce n’est pas grave, car quand on est à sec, nous assure feu l’humoriste Raymond Devos, on peut toujours dire quelque chose. Rien, c’est rien, disait-il, et deux fois rien c’est toujours rien, mais trois fois rien, c’est déjà quelque chose. Quelque chose qu’il ne faut pas garder pour soi, il faut en parler, le partager

Il y a dix ans, Charlie

« Increvable ! » L'édition spéciale de Charlie Hebdo, à l’occasion du dixième anniversaire de l’attaque terroriste meurtrière contre ses journalistes et ses locaux, est en vente depuis le 6 janvier. C’était le 7 janvier 2015. Des militants islamistes avaient alors tué onze personnes dans les bureaux parisiens du journal satirique, avant de tuer un policier à proximité. Le rédacteur en chef  Stéphane Charbonnier, alias Charb, faisait partie des cinq dessinateurs tués. En France comme un peu partout dans le monde, des millions de personnes avaient manifesté pour exprimer leur solidarité avec les victimes et leur soutien à la liberté d'expression. Le hashtag #JeSuisCharlie s'est vite répandu dans le monde, avec des messages rendant hommage aux victimes sur les réseaux sociaux.

Impunis les viols conjugaux en Inde

C’est écrit noir sur blanc dans l’article 375 du Code pénal de la « plus grande démocratie du monde » : le viol conjugal n’est pas puni par la loi en Inde et le gouvernement de Narendra Modi, réélu de justesse pour un troisième mandat en juin dernier, s’oppose bec et ongle à son abolition. Pourquoi ?

La photographie du mois (Janvier 2025)

À la sortie de la centrale électrique de Churchill Falls, des câbles haute tension traversent la rivière Churchill en direction du Québec. Suite à une entente signée en 1969, Hydro-Québec achète 85 % de l’électricité produite à Churchill Falls au tarif très avantageux de 0,2 cent du kilowattheure. Le 12 décembre 2024, François Legault s'est targué d'avoir signé une nouvelle entente «gagnant-gagnant» qui assurera au Québec de pouvoir continuer à profiter d'un tarif d'achat préférentiel dès 2025 et jusqu'à 2075. Le tarif va cependant être multiplié par 20, puisque le Québec paiera désormais 4 cents par kilowattheure.

L’obsédé des ballades : Wayne Escoffery

Alors qu’il enregistrait avec ses camarades du World Saxophone Quartet au Studio Tempo, situé à Pointe Saint-Charles, le saxophoniste David Murray, fin éclaireur du jazz moderne, avait formulé une confidence étonnante car empreinte d’un profond regret. Après les décennies de combat mené par les anciens, Charles Mingus au premier chef, pour que le jazz soit enseigné dans les universités et après avoir eu gain de cause, Murray estimait que cette lutte s’était soldée par un énorme effet pervers sur le flanc des saxophones. Sur le front du son, autrement dit du sacré.

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Faire exploser l’Histoire!

Les bouleversements climatiques, l’économie verte et l’occupation du territoire sont désormais des dossiers dont on entend parler tous les jours. Ajoutez-y quelques arpents de neige habités par des populations installées au milieu de nulle part, tout au nord du Nord… et l’affaire prend une tournure résolument québécoise ! Pourtant, le livre dont il est question ce mois-ci se déroule à des milliers de kilomètres d’ici, en Laponie pour être plus précis. Et il met en scène les traditions des Samis, éleveurs de rennes depuis que le monde est monde dans un territoire perché aux frontières de ce qui est maintenant la Suède, la Norvège, la Finlande et la Russie. La définition même d’un petit coin tranquille …

La lumière du cinéma : « Au-delà de la lumière »

Trois femmes travaillent dans le même hôpital à Mumbai. Nous sommes en pleine mousson. Une chape lourde de chaleur humide enveloppe la mégapole de 21 millions d’habitants qui accueille femmes et hommes venus de tous les villages et régions de l’Inde. C’est une ville où tous les espoirs semblent permis comme nous le disent, au tout début du film, ses habitants qu’on entend en off sur les images des marchés, des autobus, des rues bondées.

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