Trump sur tous les fronts
C’est le cas de le dire : les firmes de sondages qui ont prétendu ausculter les humeurs des citoyens américains des mois durant se sont royalement trompées. Encore une fois, faut-il le rappeler. Fort d’avoir raflé la mise au Collège électoral, remporté pour la première fois le plus grand nombre de suffrages en trois campagnes, hérité de la majorité au Sénat, maintenu sa force à la Chambre des représentants en plus d’avoir nommé à la Cour suprême trois juges à sa botte lors de son premier mandat, Donald J. Trump pourra disposer à sa guise des trois pouvoirs. Le 20 janvier prochain, il deviendra le chef d’orchestre de l’exécutif, du législatif et du judiciaire.
Trump : un bilan économique médiocre
L’électorat américain s’est comporté davantage en consommateur qu’en citoyen, le 5 novembre. Il a pourtant misé sur un ancien président qui a affiché le pire bilan économique depuis Jimmy Carter. L’ex-président démocrate Bill Clinton avait lancé une bombe lors de la Convention démocrate, à la fin d’août. Depuis 1989, les États-Unis se sont enrichis de 51 millions d’emplois. Or, du nombre, 50 millions ont été ajoutés durant des présidences démocrates.
Trump, l’étoile du Texas
«Don’t mess with Texas », oui on ne plaisante pas avec le Lone Star State surtout lors de ces présidentielles où Donald Trump et « ses » républicains ont, comme en 2016 et 2020, tout raflé. Une fois de plus, celui qui fut pendant quatre ans (2017-2021) l’homme le plus puissant de la planète a recueilli le maximum de voix chez les chrétiens évangéliques texans pour qui les États-Unis sont « un pays élu » et lors de la campagne présidentielle, le « milliardaire » new-yorkais reconnu coupable de 34 chefs d’accusation, les a comblés en menant à fond de train la « guerre spirituelle » contre « l’ennemi de l’intérieur ».
Clair et net
Plus les Américains connaissent Trump, plus ils votent pour lui. Il a obtenu beaucoup plus de votes cette fois-ci qu’en 2016, un peu plus qu’en 2020. Plusieurs ont attribué la victoire républicaine à l’habituel snobisme des démocrates envers quiconque ne vomit pas sur le candidat républicain, une suffisance qui aurait répugné au plus grand nombre. Or, ce dédain affirmé existait aussi en 2016 et 2020 et Harris a obtenu une plus petite part du vote cette fois-ci que son parti ces deux fois-là : c’est la preuve que l’électorat ne voulait pas d’elle.
Gaza, Michigan
Les électeurs du Michigan ont fait pivoter leur État, longtemps démocrate, dans le camp des républicains. Ils se sont comportés comme cinq autres États pivots. Kamala Harris a perdu le Michigan par plus de 80 000 votes. Beaucoup d’électeurs ont déserté les bureaux de scrutin et négligé le vote par la poste. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons que celles qui ramènent le candidat républicain à la Maison Blanche, avec un peu plus de 50 % du vote.
Dieu et les États-Unis d’Amérique
La droite chrétienne jubile. Avec la victoire de Donald Trump à la présidence et son contrôle de la Cour suprême et du Congrès, son projet de faire des États-Unis un pays fondamentalement chrétien lui semble à portée de main. Pourtant, la percée des républicains auprès de certaines minorités non blanches ou non chrétiennes ne rendra pas son succès inéluctable. En effet, selon une étude de 2023 auprès de 22 000 personnes, il n’y a que trois Américains sur dix qui soutiennent les objectifs du nationalisme chrétien.
Rétroviseur
La dernière élection présidentielle américaine a porté sur la personne et la personnalité des deux candidats. Une mauvaise (bonne ?) habitude des États-Unis d’Amérique. Il est difficile de trouver et il est impossible d’imaginer plus différents que Kamala Harris et Donald Trump. Ça rend incompréhensible qu’il y ait eu des indécis jusqu’à la fin de la dernière campagne électorale, mais ça confirme qu’il y a beaucoup de choses incompréhensibles chez le proverbial Oncle Sam …
Exode des cerveaux : un échange inégal
Réagissant à des pressions internationales, le Québec a cessé récemment de recruter en Afrique des infirmières, des sage-femmes et des préposé.e.s aux bénéficiaires. Un programme en ce sens, lancé en février 2022, a permis de recruter environ un millier de ces professionnelles de la santé, dont plus de la moitié travaillent actuellement dans le réseau. Il a été critiqué notamment par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et par le Conseil international des infirmières, qui a tenu son congrès au Palais des congrès de Montréal début juillet 2023.
Génocide ou crimes contre l’humanité
Derrière son bureau de secrétaire général des Éditions Gallimard et directeur de l’Encyclopédie de la Pléiade, le cher Raymond Queneau aimait rappeler à ses interlocuteurs que ce n’est pas la faute des mots si certains sont gros. C’est le cas passablement courant de nos jours avec le mot fasciste. Étant employé à toutes les sauces, on se demande comment nommer avec précision le croisé de la peste brune lorsqu’il est en face de nous, soit à portée de gifle.
L’exception espagnole face à l’immigration
Le 9 octobre dernier, le président espagnol Pedro Sánchez ouvrait un discours devant le Congrès de son pays par une citation. « Un bateau délabré est arrivé sur nos côtes avec à son bord 106 clandestins. Les personnes détenues sans papiers, parmi lesquelles se trouvaient dix femmes et une fillette de quatre ans, se trouvaient dans des conditions déplorables, affamées, sales et avec des vêtements en lambeaux. La cale du bateau, qui ne mesurait que 19 mètres de long, ressemblait à un vomitorium et dégageait une puanteur insupportable. » Une histoire de migrants africains échoués sur les côtes des Canaries espagnoles ? Pas du tout. Une citation de la presse vénézuélienne de mai 1939 à propos de migrants canariens qui fuyaient la misère et la dictature franquiste.
Gaza : la mèche éteinte de la « rue arabe »
Un an après le massacre du Hamas en Israël, Gaza a pratiquement été rayé de la carte et la guerre que se livrent le Hezbollah (Parti de Dieu) et l’État hébreu replonge le Liban dans un nouveau chaos sanglant. Le monde arabe n’est certes pas muet, mais il a les bras croisés même après la mort par une frappe israélienne le 27 septembre du chef de la milice libanaise chiite Hassan Nasrallah, adulé par les uns, exécré par les autres. Depuis son décès, les appels à l’union nationale au pays du Cèdre — sans président depuis deux ans et rongé par une crise économico-financière cataclysmique — se font timidement entendre. Dans tous les cas, ce qui se passe actuellement au Liban est directement relié aux événements qui ont suivi le 7 octobre. Cet article cherche à comprendre pour quelles raisons la « rue arabe » est, généralement, restée aphone depuis un an.
Le libre échange pour se protéger
Règle générale, on associe le libre échange à l’élimination de barrières tarifaires et non tarifaires et surtout à la croissance économique. Dans la montée actuelle de protectionnismes en tout genre à travers le monde et de la part des États-Unis en particulier, le Canada doit à tout prix maintenir, à défaut d’élargir, son principal traité commercial, l’Accord Canada États-Unis Mexique (ACEUM), en vigueur depuis le 1er juillet 2020.
L’élection miroir
Le 5 novembre, les Américains ne voteront pas en pensant à l’avenir, ils regarderont plutôt dans leur rétroviseur national. Un miroir qui reflète que les États sont dans un triste état. «The beacon on the hill», le phare sur la colline qui éclairait le chemin d’une nation naissante il y a 250 ans est éteint; la colline, elle, est aplatie. La démocratie à l’américaine vieillit tout croche; elle claudique, elle trébuche. Même sa marchette est fatiguée.
Dieu et les États-Unis d’Amérique
Contrairement à ce qu’on pense parfois, quand le candidat Donald Trump dit que sous un second mandat présidentiel, il défendra le christianisme contre la gauche radicale qui veut arracher les croix, il s’inscrit dans une tradition qui remonte aux premiers jours de la République américaine. Disons-le sans détour : la séparation de la religion et de l’État n’est pas un concept américain.
États-Unis : d’un débat et de la violence
Dans les heures qui ont suivi le débat qui opposa le 1er octobre dernier Tim Walz le candidat démocrate au poste de vice-président, et JD Vance, son homologue républicain, la firme Focaldata réalisa un sondage à la demande du site d’informations Politico, fondé soit dit en passant par des vétérans du Washington Post en 2007. L’objectif ? Calculer le taux d’adhésion des personnes ayant écouté cette discussion organisée par le réseau CBS.
L’atrabilaire confronté à l’espoir
La réaction au débat entre Kamala Harris et Donald Trump a été unanime: le champion des républicains a été terrassé par la candidate des démocrates. Il en a été ainsi parce que Harris a accordé un soin plus méticuleux à la préparation de ce combat que Trump, mais aussi, voire surtout, parce que ce dernier a multiplié les mensonges et les sorties de route sur le flanc des faits.
Le débat
Ça ne peut se passer qu’aux États-Unis. Un ancien président veut reprendre le poste et le statut qu’il pense s’être fait voler par le président de la vice-présidente qui vient contester sa suprématie. Harris veut parler de l’avenir, bla-bla-bla, tourner la page. Le républicain accuse la démocrate d’avoir mené le pays à la ruine … économique, militaire, morale, nationale.
France : la démocratie à l’envers
Le président Emmanuel Macron peut désormais se vanter d’avoir injecté dans la culture politique de la Ve République l’adage qui se crie et se répète dans toutes les écoles maternelles de France et de Navarre depuis l’instauration de la 1er République. Soit que les derniers seront les premiers.
Élections en Europe et essor d’une extrême droite xénophobe
La nomination d’un premier ministre en France près de deux mois après les élections qui ont coûté le pouvoir à son prédécesseur, ne signifie pas la fin des turbulences politiques dans ce pays. Il faudra encore attendre avant de savoir si le nouveau venu réussira à former un gouvernement de coalition. Ce n’est ni dans la tradition ni dans la culture de la cinquième république. Ce gouvernement encore très hypothétique au moment où s’écrivent ces lignes, aura-il, s’il voit le jour, une espérance de vie raisonnable où ne sera-t-il que le premier d’une succession de gouvernements éphémères comme en a connu la France sous la quatrième république ?
Ukraine : un coup d’éclat dans une guerre d’usure
La guerre en Ukraine nous a offert plein de surprises. Le fait de continuer après trente mois, sans compter les opérations lancées par la Russie au Donbass et en Crimée dès avril 2014, n’est pas la moindre. Plus récemment, la percée réalisée par les forces ukrainiennes le 6 août 2024 dans la région russe de Koursk a étonné bien du monde par son caractère spectaculaire et inattendu, au point où l’on a pu se demander s’il s’agissait d’un tournant dans la guerre.
L’Afrique terre d’« accueil » des immigrés
À bord d’embarcations de fortune, les images de migrants africains échouant sur les rives de la « forteresse Europe » frappent encore et toujours l’imaginaire. Et pourtant … Loin des feux médiatiques, l’Afrique reste leur principale « bouée de sauvetage ». Si les statistiques valent mille mots c’est donc sur le continent le plus pauvre et le plus jeune de la planète que les grands déplacements se font.« En réalité, les migrants subsahariens se tournent peu vers l’Europe. Ainsi 70 % des émigrés ouest-africains restent en Afrique. 61 % d’entre eux privilégient les pays de la sous-région alors que 15 % seulement se dirigent vers l’Europe et 6 % vers l’Amérique du Nord. »
Pour Starmer, des émeutes en guise d’initiation
Keir Starmer est devenu le premier ministre du Royaume-Uni le 5 juillet. Moins d’un mois après son entrée en fonction, il a dû faire face à une crise majeure. Le meurtre de trois fillettes à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a déclenché des émeutes dans plusieurs villes du Royaume-Uni, principalement en Angleterre et en Irlande du Nord. Les émeutiers ont attaqué des mosquées et des refuges pour demandeurs d’asile, tenté d’incendier certains de ces bâtiments et s’en sont pris physiquement à des individus dans la rue. Des affrontements ont également éclaté entre des émeutiers et des policiers.
La Belgique de 0 à 12
Vous trouvez le Canada compliqué ? Un gouvernement fédéral, deux langues officielles, 10 provinces, 3 territoires, 3 peuples autochtones selon la constitution de 1982, 630 Premières Nations autochtones, un nombre indéterminé de communautés multiculturelles reconnues par Ottawa… Il y a mieux. La Belgique bat le Canada haut la main.
Récession ou pas ?
Au début du mois, le mot en R brûlait les lèvres de presque toutes les personnes qui placent leurs économies à la Bourse, en tout ou en partie. Fausse alerte puisque la chute de 3 % de l’indice S&P 500 enregistrée le lundi 5 était effacée le vendredi. Repli hebdomadaire : 0,04 %, autant dire trois fois rien. Fausse question puisque les récessions font partie du capitalisme au même titre que les saisons dans la nature. Différence notable toutefois qui alimentent les spéculateurs de tout acabit, elles ne répondent pas à une mécanique aussi précise que la rotation de la Terre. En fait, si les récessions sont toutes porteuses de souffrances, leur élément déclencheur, leur profondeur, leur étendue et leur durée les distinguent les unes des autres.
Tim Walz, le prof, le coach
Le moins que l’on puisse dire est que le choix par Kamala Harris de Tim Walz comme éventuel vice-président des États-Unis a passablement surpris. Il y a encore une dizaine de jours, le nom de ce gouverneur du Minnesota ne figurait pas sur la liste des cinq candidats potentiels à ce poste. Et voilà qu’au cours de la dernière étape inhérente à cette décision, Walz a pour ainsi dire doublé tous les favoris.
Du GOP au PIPP
La légende veut que le Parti républicain américain soit, ou ait été, le Grand Old Party : le bon vieux parti. Or, Donald Trump est en train de réécrire l’histoire politique américaine contemporaine: son parti, (oui, c’est maintenant exclusivement le sien), n’a plus rien de républicain. Si son gourou pouvait prononcer des mots de plus de trois syllabes, le nouveau parti serait le PIPP : le Parti Isolationniste, Protectionniste et Populiste.
Révolte au Bangladesh
À peine plus de quinze jours après son éviction, de la course à la présidence, sous prétexte de son âge, il n’est pas impossible que le président Biden, informé des événements qui on secoué le Bangladesh ces dernières semaines, soit resté un peu pensif. Voilà que dans ce pays de 175 millions d’habitants, les insurgés qui ont renversé le pouvoir, font appel pour diriger leur gouvernement provisoire à un sage. Un homme de deux ans son aîné.
Pourquoi 31 jours en juillet et en août ?
On connaît presque tous l’explication qu’on nous a donnée à l’école. Fermez votre poing, les enfants. Les bosses font 31 jours et les creux 30. Sauf le premier creux, février, qui en fait 28 ou 29 selon les années. On y va. Janvier 31, février 28, mars 31, avril 30, mai 31, juin 30, juillet 31 … Juillet, on est arrivé au bout du poing, donc on recommence au début. Première bosse, août, 31 jours, septembre 30, etc.
Macron joue à qui perd gagne
Par deux fois, le président français Emmanuel Macron vient d’être clairement désavoué par la plupart de ses concitoyens. D’abord début juin aux élections européennes, les partisans de la « macronie » n’ont obtenu que 14,6 % des voix, contre 22,4 % en 2019. Dépité par ce score, Macron a alors dissous l’Assemblée législative dès la publication des résultats le soir du 9 juin. Cette décision l’a conduit à une deuxième défaite au deuxième tour, le 7 juillet, avec 23,15 % des voix contre 25,75 % aux législatives de 2022.
Orbàn, « Viktator » dans l’UE
Attention ! Un éléphant vient d’entrer dans un magasin de porcelaine ! Viktor Orbàn assume depuis le 1er juillet et pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Depuis 14 ans qu’il dirige la Hongrie, il a cherché à tout casser sur son passage. Populiste de droite, eurosceptique, le sulfureux premier ministre de 61 ans a toujours ouvertement attaqué les « bourreaux excités » du Parlement européen, à ses yeux un repaire de « libéraux et gauchistes ».
« Vive la Catalogne libre ! », le retour de Puigdemont
Pied de nez à la justice espagnole réussi, hurlements de rage à droite, l’ex-président de la Catalogne Carles Puigdemont est rentré d’un exil de sept ans en évitant tous les barrages de police … dans le véhicule d’un policier catalan ! Il a même réussi à se payer une allocution électrisante devant ses partisans en plein milieu de Barcelone, à deux pas du Parlement régional, avant de disparaître dans la foule et d’échapper de justesse à ses poursuivants … grâce à un feu de circulation ! Il a depuis franchi la frontière française pour rentrer à son domicile de Waterloo, en Belgique.
À l’assaut de la Cour suprême
Il y a tout d’abord le lieu : la bibliothèque Lyndon B. Johnson située à Austin au Texas. Il y a ensuite l’événement : le 29 juillet 2024 s’avère le 60e anniversaire de la Loi sur les droits de vote, le Civil Rights Act, soit la législation emblématique du combat pour les droits civiques pour laquelle Johnson s’est battu avec plus d’ardeur que John F. Kennedy. Il y a surtout, en ce lieu et en ce jour, la réforme de la Cour suprême déclinée par Joe Biden.
Les 48 heures de Kamala
Dans l’oreille d’un journaliste du New York Times, Robby Mook, directeur de la campagne d’Hillary Clinton en 2016, a confié son admiration pour le travail effectué par Kamala Harris dans les heures suivants le retrait de Joe Biden en qualifiant ces dernières: « Un 48 heures parfait. » Déclinons celles-ci.
Joe s’en va. Merci Nancy.
Au cours des 23 jours qui ont suivi la performance affligeante de Joe Biden lors de son débat avec Donald Trump le 27 juin dernier, le président n’a pas cessé de souligner qu’il n’envisageait pas du tout abandonner la course. Au cours des 21 jours qui ont suivi le débat évoqué, les caciques du Parti démocrate, les leaders du Congrès avant tout, ayant une opinion différente de leur grand chef, ont observé le principe de réalité pour mieux le greffer ensuite au principe de précaution.
Élections en France : quel pataquès !
Lorsque le président Emmanuel Macron a commandé le 9 juin dernier la dissolution de l’Assemblée nationale au terme d’une journée douloureuse pour son camp et la gauche dans son ensemble, le Rassemblement national (RN) ayant récolté plus de 30 % des votes lors des élections européennes, il avait justifié son geste en avançant que la vie politique du pays exigeait de la clarification.
La démocratie d’Aral
On parle volontiers de demi-siècles, mais on se réfère rarement aux quarts de siècles. Pourtant ce premier quart du vingt et unième siècle est sur le point d’avoir vécu. Il aura connu : les attentats du World Trade Center, une brusque résurgence de l’affrontement entre l’Occident et une Russie cette fois activement appuyée par une Chine riche et puissante, une pandémie qui a mis le monde à l’arrêt pendant presque deux ans. Une agression armée qui se transforme en guerre en Ukraine et implique l’Occident par le jeu des alliances.
La normalité retrouvée des taux d’intérêt
Dans un effort concerté, les banquiers centraux ont fait grimper en chandelle les taux d’intérêt afin de repousser les assauts inflationnistes qui ont suivi la récession liée à la pandémie de Covid 19. L’offensive a fait mal à un peu tout le monde, mais la montée des prix a été freinée, tout en demeurant tenace, voire coriace dans quelques pays. Mince consolation pour les emprunteurs, le loyer de l’argent va dégonfler un tantinet.
Ras-le-bol. Indeed. Mais encore ?
Les élections récentes - et peut-être en sera-t-il ainsi lors des prochaines, aux États-Unis par exemple - dans les pays démocratiques indiquent une volonté de changement, née la plupart du temps d’un ras-le-bol à l’égard des gouvernements sortants. Changement pour le changement ? Il y a peut-être un peu de cela, mais ce serait un peu court, pour ne pas dire démagogique, de prétendre que « le problème c’est le système ». Prenons le cas du Royaume-Uni, où le Parti conservateur (on dit aussi les tories) s’est effondré après 14 ans au pouvoir et où les travaillistes (le Labour Party) ont réussi un retour qu’on a qualifié de « spectaculaire » même s’il était prévisible depuis des mois, voire des années.
Bye Dem
Lâchera-t-il ? Restera-t-il ? Devrait-il lâcher ? Devrait-il rester ? Tout a été dit et écrit sur la candidature de Joe Biden. Tout et son contraire. Ou presque …
L’antipathie partisane dans l’arène politique
Fracturés politiquement, les États-Unis le seront encore plus avec la décision le 1er juillet de la Cour suprême, à majorité conservatrice, d’accorder une immunité partielle à Donald Trump concernant son procès fédéral pour tentative d’inverser illégalement les résultats de l’élection de 2020. Pour la juge dissidente Sonia Sotomayor, cette décision fera d’un président « un roi au-dessus des lois ». Elle est loin d’être la seule à s’inquiéter pour la démocratie américaine minée par l’hyper-partisanerie.
Le Congo, un pays ruiné par ses richesses
Les combats qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis deux ans et qui ont redoublé d’intensité au cours des derniers mois ont forcé plus d'un million de civils à fuir, portant à 5,7 millions le nombre de personnes déplacées dans ce pays.
Espagne : ces juges qui font de la politique
La loi d’amnistie des indépendantistes catalans a beau avoir été adoptée le 30 mai dernier, de nombreux juges espagnols continuent de multiplier les procédures pour empêcher la levée des mandats d’arrêt contre les exilés et l’annulation des condamnations contre les autres. Le sort de 486 personnes est en jeu. Même s’il est à nouveau député régional et s’il brigue la présidence du gouvernement de Barcelone, l’ancien président catalan Carles Puigdemont n’est pas près de rentrer librement dans son pays.
Coup de tonnerre en France
Les Français qui se plaisent à ridiculiser leurs dirigeants en les affublant de sobriquets divers, surnomment volontiers le président Macron Jupiter. Un Jupiter maître de l’Olympe, qui se veut à bonne distance des mortels et laisse libre cours à son caractère autoritaire et ombrageux. Dimanche 9 juin au soir, c’est effectivement d’un coup de tonnerre digne des foudres du dieu grec qu’il a traumatisé politiciens, observateurs et électeurs de son pays.
Le PQ perd ses modèles catalan et écossais
Comme jadis les communistes orphelins de leur patrie du socialisme, le Parti québécois va devoir faire son deuil des modèles européens de voie à l’indépendance. En mars 2023, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon se rangeait encore derrière la démarche des indépendantistes écossais. « On s’inspire beaucoup de Scotland’s Future, des documents produits en 2014 et renouvelés par la suite en 2022 avec Building a new Scotland. Ce sont des cahiers accessibles à la population qui répondent en termes simples sur l’intérêt du projet d’indépendance et sur l’après-indépendance »[1]. Ces phrases, PSPP n’oserait probablement plus les prononcer un an plus tard alors que le nouveau premier ministre indépendantiste de l’Écosse, John Swinney, ne parle plus, contrairement à ses prédécesseurs Nicola Sturgeon et Humza Yousaf, de transformer le prochain scrutin national en élection référendaire.
Reconstruire sur les ruines de Gaza ?
L’Histoire suggère qu’il faudra un jour reconstruire la bande de Gaza. C’est ce qu’on a fait à Berlin, à Varsovie, à Tokyo, à Hiroshima, à Grosny. Un jour, l’enclave de 365 kilomètres carrés redeviendra peut-être habitable … Mais quand, comment, à quel prix ce travail sera-t-il réalisé ?
34 fois coupable. Et après ?
Depuis que Trump a ajouté à sa panoplie le titre de premier président des États-Unis à avoir été reconnu coupable de crimes divers, les grands quotidiens de ce pays ont publié une quantité impressionnante d’analyses et opinions. De cette avalanche découle une obligation: élaguer, éclaircir, préciser. La première réalité qui doit être soulignée est la suivante : si Trump est élu président il ne pourra pas se pardonner pour la bonne et simple raison qu’à l’origine de la poursuite dont il fut le sujet il y a un État, celui de New York évidemment, et non l’État fédéral.
Alea jacta est
Perd ou gagne en novembre prochain, Donald Trump se proclamera élu POTUS pour une troisième fois d’affilée. Même si la limite constitutionnelle est de deux mandats présidentiels dans son pays. Il appert que l’homme n’en est pas à une contradiction près. Ses opposants démocrates non plus d’ailleurs.
La « gaffe » de Biden sur l’immigration
Joe Biden est « une machine à gaffes ». Il l’a dit et répété lors de la campagne présidentielle de 2020. En a-t-il fait une autre le mois dernier lorsqu’il a qualifié le Japon et l’Inde de « xénophobes » ? Alors que le 46ème président des États-Unis est rattrapé par la question migratoire — un de ses talons d’Achille en cette année électorale — il a lancé un pavé dans la mare diplomatique entre Washington et ses deux alliés asiatiques. « Ils ne veulent pas d’immigrés. » Vrai, faux ?
Souvenirs d’Israël
Tous les journalistes, qu’ils l’avouent ou non, ont une grille d’analyse personnelle, fruit de leur expérience et de leur histoire. Il n’existe aucun œil pur qui puisse analyser « objectivement » les attaques terroristes contre Israël en octobre dernier ni les souffrances des 2,4 millions de Palestiniens parqués dans les ruines du ghetto de Gaza. Le choix de ce qui constitue ou non un fait digne de mention est déjà un a priori. Je ressens donc aujourd’hui le besoin de déclarer ma propre lorgnette à la douane médiatique.
Vous avez dit ligne rouge ?
C’est sans doute la métaphore la plus utilisée en relations internationales. On la doit à Calouste Gulbenkian. Sur une carte, avec un crayon rouge, le milliardaire arménien traça sans la moindre hésitation la zone exclusive d’exploitation pétrolière dans les pays arabes du défunt Empire ottoman. C’était le 31 juillet 1928. La « red line agreement » entra rapidement dans la diplomatie mondiale.
Haïti — pays mafieux
Le 11 mars dernier, la CARICOM (15 pays des Caraïbes) avait donné 24 heures à un Conseil présidentiel transitoire créé par leurs soins pour choisir un Premier ministre intérimaire. Avec l’approbation du « Core Group », c’est-à-dire des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et du Brésil. Un mois plus tard, les élites se sont entendues sur le choix de sept des leurs… qui auront tous les pouvoirs… qui choisiront un nouveau premier ministre… qui, lui, organisera des élections dans les deux ans (il n’y en a pas eu depuis 2016)… qui sécurisera le pays… qui rédigera un plan de relance économique et humanitaire… qui… qui… Mais en attendant, Haïti est toujours sans gouvernement réel alors que les gangsters font la loi.
Migrations et populismes
Lorsque l’on pénètre dans la cathédrale de Noto, petite ville historique de Sicile on est frappé par la croix qui accueille les visiteurs. Une croix faite de pièces bois polychrome rongées et délavées. Ce sont les morceaux d’épaves de barques de migrants qui ont tenté la traversée de la Méditerranée. Elles ont été trouvées sur les côtes de cette ile Italienne. Plus au sud dans l’ile de Lampedusa ce sont les croix du cimetière des migrants victimes de naufrages, qui sont faites avec le bois des épaves de leurs embarcations. Entre juin et septembre dernier plus de 2500 hommes femmes et enfants ont péri lors de ces traversées.
Impression(s) de dépression(s) en Argentine
Il n’y a que quelques mois que Javier Milei a été élu président et pourtant nombre de citoyens de l’Argentine sont déjà à bout de souffle. Pas une semaine, parfois pas même une journée, sans que les nouvelles de réformes brutales ou de réactions à celles-ci ne fassent les manchettes des médias argentins, qu’ils soient en ligne, en papier, ou en ondes.
Populisme à la sauce britannique
Pour le meilleur ou pour le pire, le populisme a progressé en Occident. Le cas du Royaume-Uni est intéressant ne serait-ce que parce que les Britanniques possèdent de très vieilles institutions politiques, qui ont eu l’heur de résister aux bouleversements, mais qui n’en ont pas moins été déstabilisées ces derniers temps.
Mark Robinson, un « Trump afro-américain »
Il a le verbe haut. Un peu trop. Mais cela plaît à Donald Trump qui le compare à « Martin Luther King sous stéroïdes ». Mark Robinson a beau encenser l’ex-président, il n’aime pas la comparaison. Pour lui, le champion des droits civiques est un « communiste ». Il préfère, de loin, être qualifié de «Trump afro-américain».
Trump bis ?
«Vous pouvez dire ce que vous voulez de Biden : il nous a au moins permis de passer des jours entiers sans qu’on pense à lui. » * Il s’agit d’un extrait d’un des vingt-quatre articles publiés par The Atlantic dans son numéro de janvier-février : Si Trump gagne.
Le cul-de-sac démographique du populisme ethnique
Au Québec, 61 % des répondants à un sondage Léger pensent que le Canada accueille trop d’immigrants. 65 % des Français souhaitent, pour l’ensemble du territoire français, l’abolition du droit du sol, le droit pour toute personne née en France de devenir automatiquement citoyen. Des deux côtés de l’Atlantique, les immigrants servent de boucs émissaires aux angoisses identitaires des nations, mais aussi à la détérioration des services de l’État, sécurité publique, crise du logement, santé, éducation.
Les vieux démons allemands
Depuis le début de l’année les Allemands descendent massivement dans la rue contre l’extrême droite. « Plus jamais ça ! » Avec ces trois mots, ils manifestent leurs craintes de voir un passé pas si lointain revenir en force.
Inde : la « marque » Modi
Le 6 décembre 1992, à Ayodhya, une ville de l’Uttar Pradesh, une foule de militants nationalistes hindous menés par les principaux porte-drapeau de cette mouvance a pris d’assaut et détruit une mosquée, déclenchant une flambée de violence intercommunautaire dans toute l’Inde et jusque dans les pays voisins. Babri Masjid (la mosquée de Babur) a probablement été construite au XVIe siècle sous le règne de Babur, le fondateur de l’empire moghol, sur un site qui, selon la tradition, avait déjà abrité un temple hindou.
Donald Trump et l’incertitude internationale
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’en prenait à l'OTAN, mais à l’approche des deux ans de guerre de la Russie contre l’Ukraine, il est carrément allé plus loin. Le fort probable candidat républicain à la présidence américaine a menacé les alliés de l’Alliance atlantique de leur donner toute une leçon, s’il est réélu en 2024. Les États-Unis pourraient bien ne pas se porter à l’aide d’un pays membre de l’OTAN en cas d’attaque, si ce pays ne contribue pas suffisamment à l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ou ne dépense pas assez en matière de défense. Et cela ne s’arrête pas là. Donald Trump encouragerait même la Russie à attaquer les alliés américains délinquants.
Ukraine : une victoire par-ci, une défaite par-là
Un pas en avant, deux pas en arrière. Difficile de résumer autrement 24 mois de conflit en Ukraine. Russes et Ukrainiens ont beau multiplier leurs offensives tout au long de la ligne de front, rien ne bouge vraiment. C’est la guerre des tranchées. Une guerre d’usure. À qui finira-t-elle par profiter ? S’il ne peut y avoir de victoire absolue, ni d’un côté ni de l’autre, alors comment se terminera la boucherie déclenchée par l’invasion russe du 24 février 2022 ? Difficile à dire, mais plusieurs points se dégagent.
Histoires de migration
Ce dimanche 4 février une grande manifestation, contre les migrants dans une préfecture française. Ce département à voté à 60 % en faveur de Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle, rien donc de bien surprenant. Par contre on peut s’étonner du fait que la population ici soit à 95 % musulmane. De plus, parmi ceux qui manifestent énergiquement contre l’insécurité et l’immigration clandestine, on ne discerne guère de visage de souche européenne.
Madame Laliberté
Il faut voir la Statue de la Liberté de très près pour constater que son talon droit est levé. Le guide a expliqué que cela signifie que la Liberté est en marche. Il n’a pas répondu à la question facétieuse du touriste : vers l’avant ou vers l’arrière ?
Rouge : une mer à éviter
Même si les morts s’y comptent par dizaines de milliers, le conflit dans la bande de Gaza ne trouble pas trop le reste de la planète, pas plus qu’il n’affecte, à lui seul, le rythme mondial des affaires. On en a déjà vu d’autres dans cette poudrière-là, diront les cyniques et les fatalistes. Il en est autrement à 2300 kilomètres au sud, dans le détroit de Bab el-Mandeb qui ouvre (ou qui ferme) la mer Rouge au reste du «grand bleu» et aux navires qui sillonnent ce dernier: les missiles que s’échangent les miliciens houthis, qui sont maîtres de l’ouest du Yémen depuis 2015, et une coalition mise en place par Washington et Londres ont fait relativement peu de victimes jusqu’ici mais ils ont perturbé plus de 10 % du transport maritime mondial et 35 % de celui qui passe par le canal de Suez.
Qui sont les Houthis du Yémen ?
Pour expliquer l’irruption des Houthis du Yémen dans l’actualité internationale, une partie de nos médias se contentent d’invoquer un axe géostratégique chiite manipulé par l’Iran qui va du Hezbollah libanais aux chiites yéménites en passant par le régime du dictateur syrien Bachar el-Assad et les milices irakiennes inféodées à Téhéran. Le ciment de tout cela serait l’appartenance à une religion unique, le chiisme. Faux départ. Il faut déboulonner un mythe, tous ces pays ne partagent pas la même religion.
La guerre de Gaza et le droit international
Cet article ne doit pas être interprété comme une exonération du Hamas et du Jihad islamique. Les exactions de leurs miliciens, prises d’otages, massacres de civils, utilisations de boucliers humains, viols et exécutions extrajudiciaires constituent d’incontestables crimes en droit international. La Charte des Nations unies reconnaît « le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée »[1]. Israël avait donc parfaitement le droit de répliquer militairement au pogrom du 7 octobre. Cela ne lui permet pas toutefois de faire n’importe quoi.
La fausse course
Le sprint vers la Maison-Blanche commence par un faux départ. Habituellement et officiellement, les caucus de l’Iowa et les primaires du New Hampshire ouvrent la longue marche vers les conventions républicaine et démocrate de l’été suivant. Ce ne sera pas le cas cette année.
Salvador, un pays « sûr »
A grandes males, grandes remedios. Depuis son entrée au palais présidentiel salvadorien le 1er juin 2019, Nayib Bukele, a pris le taureau par les cornes pour s’attaquer à l’insécurité qui faisait du plus petit État d’Amérique centrale l’un des plus violents de la planète. Oui, lui ont dit la grande majorité de ses habitants : aux grands maux les grands remèdes !
Frotter Charles III à défaut de l’empiler
Quoi de plus plaisant que de commencer l’année, les mains dans les poches, en frottant l’oreille de Charles III ? Le profil gauche de Sa Gracieuse Majesté (SGM), roi du Canada, orne les nouvelles pièces de cinq, 10, 25 et 50 cents, de même que celles de un et de deux dollars frappées par la Monnaie royale canadienne (MRC) depuis le 14 novembre dernier, jour de son 75e anniversaire de naissance.
Dubaï, la COP est pleine !
La récente conférence des Nations Unies sur le climat qui se déroulait à Dubai passera à l’histoire comme celle où l’industrie pétrolière a tout fait pour faire dérailler 30 ans de consensus scientifiques et d’avancées politiques pour sauver la planète bleue. En invitant le monde au pays de l’or noir, elle a pratiquement réussi son coup.
La dette américaine : un trou noir
On s’inquiète à bon droit du gonflement de la dette canadienne qui s’établit à la coquette somme de 1216 milliards cette année. Avec les déficits anticipés, elle atteindra 1344 milliards en 2028. Énooorrme, clament beaucoup d’observateurs, surtout dans un contexte où les taux d’intérêts sont désormais élevés. De la petite monnaie malgré tout, peut-on répliquer, si on la compare à la dette de nos voisins du Sud.
Que faire de Gaza ?
Qu’adviendra-t-il de Gaza en ruine une fois que les Israéliens seront revenus de leur rage et de leur soif de vengeance ? Les leçons de l’histoire ne sont malheureusement pas très prometteuses. En 1947, l’ONU avait prévu la partition de la Palestine britannique en deux États, mais le rejet de la formule autant par les sionistes que par les nations arabes se termine par la victoire totale d’Israël l’année suivante. Pour les Palestiniens, c’est la « Nakba », la catastrophe. Le territoire de Gaza, qui avait été conquis par l’Égypte, devient la terre de refuge des Arabes de toute la région côtière et plus loin. Aux 80 000 habitants d’avant la guerre s’ajoutent plus de 200 000 réfugiés. La misère s’installe, pour longtemps.
Hamas : la guerre des guillemets
Il y a des mots pipés, à prendre avec des pincettes ou à jeter aux orties. Terrorisme fait partie du lot. Dans la couverture du massacre du 7 octobre et de la guerre à Gaza, l’Agence France-Presse marche sur des œufs et refuse de coller au Hamas les dix lettres qui déchaînent passion et colère. Résultat : l’AFP est dans un champ de mines lexical.
En Argentine, d’un drame à l’autre
Un an après l’euphorisante victoire de l’Albiceleste à la Coupe du Monde de soccer (football) au Qatar, les Argentins déchantent. Les élections de novembre dernier ont sacré l’économiste Javier Milei, autoproclamé anarcho-capitaliste, président de l’Argentine, fonction qu’il occupe désormais officiellement. Une victoire électorale à la fois étonnante, pour ce nouveau venu en politique, assortie d’une cuisante défaite pour le parti péroniste au pouvoir depuis quatre ans. Tentons une explication de cette victoire de l’ultra-droite et essayons de dégager quelques perspectives d’avenir pour ce pays meurtri.
Giorgia Meloni garde le cap
Beaucoup d’observateurs craignaient qu’une fois élue, Giorgia Meloni n’adopte une ligne dure dans sa gestion du pays. Après un peu plus d’an au pouvoir, la première femme à diriger l’Italie, à la tête du gouvernement le plus à droite depuis la Seconde guerre mondiale, a plutôt opté pour la modération, dans un contexte difficile.
Le Hamas — la carte islamiste d’Israël
Dans le climat manichéen actuel, peu de médias ont rappelé que, jusqu’à l’éclatement de la guerre le 7 octobre dernier, le gouvernement israélien soutenait indirectement le régime du Hamas à Gaza via l’émirat du Qatar. Depuis son premier mandat il y a treize ans, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a toujours parié qu’en permettant un minimum d’approvisionnement et de financement en sous-main, les islamistes ne compromettraient jamais cette manne et s’abstiendraient d’initiatives qui bloqueraient l’amélioration des conditions économiques des Gazaouis.
Une longue cuillère
Pour diner avec le Diable, il faut une très longue cuillère nous rappelle un vieux dicton. On en retrouve parait-il la trace en Angleterre dès le XIV eme siècle. La sagesse des peuples a depuis traduit et adopté ce proverbe en de nombreux pays. La folie des puissants semble pourtant les porter a l’oublier. Mais le diable reste diablement dangereux.
Russie-Israël, je t’aime, moi non plus
Il y a le trait d’union et le pointillé. Le premier définit les relations entre les États-Unis et Israël. Le second représente celles entre la Russie et l’État hébreu : pas toujours nettes, mais soutenues. Si Washington a reconnu Israël vingt-quatre heures après sa création le 14 mai 1948, Moscou l’a fait deux jours plus tard. Depuis, ces relations sont teintées d’ambiguïtés. À la fois amis et ennemis, le Je t’aime, moi non plus, de Serge Gainsbourg résume bien les rapports russo-israéliens.
L’Espagne et la Catalogne tranchent le noeud gordien
Jeudi 9 novembre, les négociateurs du Parti socialiste espagnol (PSOE) et du parti indépendantiste catalan Junts ont conclu un accord historique qui devrait mettre fin à la guerre des tranchées avec Madrid ainsi qu’à la marche unilatérale à l’indépendance en Catalogne. Cet accord doit permettre sous peu l’investiture à Madrid d’un gouvernement de coalition entre les socialistes et la gauche radicale (parti Sumar) avec le soutien des députés indépendantistes et régionaux de Catalogne, du Pays basque et de la Galice.
Le pari des républicains
À moins d’un an de l’élection présidentielle américaine, les républicains n’ont peur de rien. Avec raison. C’est Richard Nixon qui a en premier ouvertement violé les règles de la décence en envoyant ses sbires voler dans les locaux du parti démocrate sur le bord de la rivière Potomac à Washington. Le nom de l’édifice : Watergate.
Le 7 octobre …
Le constat est unanime : il y aura un avant et un après. Si le 7 octobre est à marquer au fer rouge dans l’histoire d’Israël, pour le Hamas son offensive meurtrière depuis la bande de Gaza est une victoire qu’il capitalisera à jamais dans les opinions publiques arabes, peu importe les conséquences.
À qui le crime profite
Civils massacrés de sang-froid, villes délibérément rasées. Nos écrans nous mettent quotidiennement sous les yeux des images d’actes de barbarie d’une insupportable violence. Cette violence est d’autant plus inacceptable qu’elle fait parfois résonner chez les spectateurs que nous sommes les harmoniques venues de cordes que nous préférions ignorer : Des pulsions de colère, de haine.
Quand les mots manquent
Devant l'horreur les mots manquent. Il vaudrait peut-être mieux se taire, mais les êtres humains ont besoin de « s’extérioriser », surtout s’ils ont vécu cette horreur de proche ou dans leur chair, mais aussi quand ils y ont assisté de loin en observant des écrans. C’est la plupart du temps la colère qui s’exprime.
Le Québec, source d’inspiration pour le Pays basque
La langue basque (euskara) montre des signes de renouveau, pourtant menacée de disparition après les ravages de plus de trois décennies de dictature franquiste (1939-1975) qui a écrasé d’une main de fer toute manifestation nationalitaire * autre que celle de la majorité espagnole. Et le Québec n’est pas étranger à ce regain de vitalité en raison d’une coopération fructueuse avec le Pays basque (Euskadi) dès le début des années 1980, des échanges économiques et culturels qui se poursuivent toujours, principalement autour de l’enjeu linguistique.
Le mélodrame de l’investiture espagnole
Petite révolution au Parlement espagnol, les trois langues minoritaires du pays, le basque, le galicien et le catalan ont été utilisés pour la première fois le 19 septembre dernier[1]. Le président du gouvernement sortant, Pedro Sánchez, a livré aux indépendantistes catalans le préalable qu’ils exigeaient à toute négociation sur un appui de leurs 14 députés qui permettrait aux socialistes de franchir la barre fatidique des 176 voix et de rester au pouvoir à Madrid.
Où s’en va l’Argentine ?
L’Argentine semble au bord du précipice économique. Avec une inflation annuelle de 100 %, rien ne va plus et on songe au pire. Pour tenter d’y voir plus clair, je me suis entretenu le 7 octobre dernier avec Pablo Ernesto Perez, économiste et sociologue, chercheur au CONICET (Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas) de La Plata, non loin de Buenos Aires. M. Perez était de passage au Québec pour participer à une série de colloques en lien avec ses travaux. Nous l’avons rencontré en Estrie.
La fin de l’hégémonie du dollar ? Minute papillon !
Du dernier sommet de Johanesburg où étaient réunis le mois dernier le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (le BRICS), la presse occidentale a fait beaucoup état de l’élargissement de ce groupe, de plus en plus formalisé qui se veut un contrepoids au G-7.
Ukraine : l’année de tous les dangers
Le cinq de ce mois Volodymyr Zelensky vient d’admettre ce qui, au fil des jours devenait évident : la contre-offensive ukrainienne est bloquée par le système de défense russe. C’est, semble-t-il, la première ratée stratégique d’une armée qui avait réussi à contrer l’assaut sur Kiev puis avait stupéfié le monde en menant une première contre-offensive victorieuse, il y a exactement un an.
Calais-Dover : la fragile armada
Pendant la campagne référendaire sur le Brexit, puis lors des négociations qui se sont ensuivies, les Brexiters répétaient à qui voulait l’entendre que l’immigration, et l’immigration clandestine en particulier, menaçaient le Royaume-Uni.
Tournis français en Afrique
La France a le tournis. Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger, Gabon … À chaque coup d’État, la réaction de l’ancienne puissance colonisatrice est la même : « Paris suit avec la plus grande attention » la situation dans ces cinq pays. Et après ?
Les États-Unis d’Acrimonie
Juristes et spécialistes, partisans et opposants vont supputer sur l’issue des nombreux éventuels procès de Donald Trump. Et supporter l’affront à la décence qui va sans doute s’ensuivre. Donald Trump aussi a droit à la présomption d’innocence. Mais quoiqu’il en pense, ou quoique qui que ce soit en pense, ce n’est pas d’abord sa personne qui est en jeu devant la magistrature ou, même, devant l’électorat.
La première victime
Bien avant la prise du quartier général de l’armée russe à Rostov-sur-le-Don, Wagner, milice fantôme, dont Vladimir Poutine niait l’existence, avait fait couler assez de sang pour être dans le viseur les médias occidentaux.
La sous-traitance, yessir !
L’insurrection avortée du groupe Wagner et de son chef Evguéni Prigogine en Russie a eu pour effet de braquer les projecteurs sur le recours aux mercenaires dans les conflits armés. Cette pratique n’est pas nouvelle. Elle est peut-être aussi vieille que l’invention des États et des conflits entre ces derniers. Ce n’est pas impossible puisqu’un mercenaire, c’est essentiellement une personne qui est spécialement recrutée pour combattre dans un conflit armé, essentiellement en vue d’obtenir une rémunération, et qui n’est ni un ressortissant ni un membre des forces armées d’une partie au conflit.
UNESCO, nous revoilà !
Déjà vu ! Les Américains adorent cette expression frenchie. Le 30 juin, ils ont réintégré l’UNESCO qu’ils avaient quitté cinq ans plus tôt sous la présidence de Donald Trump. Ce n’était pas la première fois qu’ils claquaient la porte à l’instance onusienne. Une sensation de déjà-vu, vraiment …
Discrète, mais très présente
Elle n’est pas simplement l’épouse du président américain Joe Biden. Elle a tracé sa propre voie, distincte de ses prédécesseures premières dames, tout en demeurant très proche de son mari. Portrait de Jill Tracy Jacobs Biden.
Une névrose française
Le dernier épisode des émeutes en France a laissé près de 6000 voitures incendiées un millier de bâtiment dégradés ou détruits. 250 postes de police ont été attaqués. Les touristes sont restés stupéfaits et la plupart des Français atterrés. Pourquoi la France, que peu de choses semblent distinguer de ses partenaires européens, est-elle de plus en plus souvent sujettes à ces convulsions violentes et spectaculaires?
Les médias russes et la saga Prigojine
Tentative de coup d’État ou simple lutte de pouvoir au sein de l’armée ? Malgré l’absence de médias véritablement libres, les journalistes et les blogueurs russes sont souvent mieux informés que nos médias occidentaux et ont analysé d’un œil critique les événements rocambolesques du week-end de la Saint-Jean, la marche tragicomique des mercenaires du groupe Wagner vers Moscou, puis la reculade de leur chef Evgueni Prigojine.
Les Ukrainiens dans le Grand Montréal : une diaspora énergique
Dès l’éclatement du conflit avec la Russie l’an dernier, avec la collaboration d’importants partenaires, et aussitôt que de nombreux migrants ont décidé de venir s’établir au Canada, la diaspora ukrainienne a déployé tous les efforts à Montréal. Si les besoins se sont maintenant stabilisés, la communauté continue d’être à l’écoute.
Un monde de bric et de broc
Plus que jamais, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) veulent afficher leur puissance lors de leur sommet à Johannesburg les 22 et 23 août. Le groupe se veut une alternative solide face aux pays occidentaux. Mais qu’en est-il ?
Les indépendantistes écossais ébranlés
Le 11 juin dernier, soit quatre mois après son retrait du poste de première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon a été arrêtée, puis relâchée, dans le cadre d’une enquête qui n’en finit plus sur les finances de son parti. Alors qu’il y a un an, le SNP frisait les 50 % dans les intentions de vote, il a perdu une douzaine de points depuis dans les sondages et son successeur, Humza Yousaf, n’a bénéficié d’aucune lune de miel.
LGBT: sur tous les fronts en Ukraine
Le 1er juin, Mois de la Fierté, la Cour européenne condamnait l’Ukraine pour discrimination et violation du droit au respect de la vie privée à cause de l’absence de reconnaissance et de protection juridiques des couples homosexuels dans le pays. Alors que la guerre est entrée dans sa deuxième année, des soldats de la communauté LGBT se battent pour faire valoir leurs droits, en parallèle du combat qu'ils mènent pour leur pays.
Une vitrine routière
Une demi-douzaine d’artistes québécois ont chanté Mille après mille pour raconter leur tristesse sur la route loin de l’être aimé. Ils n’auraient pas moins aimé, mais se seraient beaucoup moins ennuyé dans un aller-retour à La Nouvelle-Orléans. En regardant de chaque côté de la route.
Trump, le Génie
C'est un peu comme l’histoire du Génie sauf qu’il ne réintègre pas docilement la lampe d’Aladin. Bien au contraire, Donald Trump après avoir accompli toutes les volontés de la droite extrémiste du Parti républicain refuse de disparaître du paysage politique américain plus de deux ans après avoir quitté à marche forcée la Maison-Blanche.
Chine, la guerre numérique
Le rapporteur spécial du gouvernement fédéral David Johnston livrera bientôt son rapport sur l’ingérence chinoise dans le processus démocratique canadien. À quoi faut-il s’attendre de ces révélations ? La Chine a-t-elle une véritable stratégie de manipulation des opinions par l’entremise du Web ? En-Retrait a rencontré Frédérick Douzet, directrice du projet Géopolitique de la Datasphère à l’Institut français de Géopolitique. Elle était une des expertes de la commission « Les lumières à l’ère numérique » commandée par le président Macron en 2021.
États-Unis : les fous de la gâchette
L'année 2023 est en voie d’établir un triste record aux États-Unis : celui du nombre de tueries multiples. Avant même la fin d’avril, on en dénombrait une par semaine, pour un total de 17 évènements et un bilan de 88 morts, selon une compilation faite par l’Associated Press et le quotidien USA Today. Jusqu’ici, seule l’année 2009 avait commencé de façon aussi dramatique.
Le travail des « petites mains » aux États-Unis
Il eut droit à une visite en règle de New York. Il vit les hauteurs faramineuses des gratte-ciel et l’élégance du pont de Brooklyn. À la fin on lui posa cette question : « Quelle est la chose la plus surprenante que vous ayez vue ? » Le vieux chef amérindien répondit lentement en trois mots : « Little children working » ( De petits enfants qui travaillent ). C’était en septembre 1906 dans l’édition du Cosmopilitan. Le magazine existe toujours. Le travail des mineurs aussi dans le pays le plus riche de la planète.
Trump dans la mare aux juges
L'affaire est entendue. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un président fait l’objet d’inculpations. Dans le cas qui nous occupe, Donald Trump évidemment, celles-ci se sont avérées plus nombreuses qu’anticipées: 34. Cet inventaire annonce, voire confirme, que le processus juridique amorcé le 4 avril dernier va se poursuivre à l’aune du « compliqué-complexe ».
Suisse et Ukraine : une neutralité à géométrie variable
La neutralité suisse fait l’objet d’un vif débat, provoqué par le désir de certains pays de réexpédier vers l’Ukraine des armes ou des munitions achetées auprès de la Confédération helvétique. Les avis sont partagés sur la question de savoir si l’usage en Ukraine de matériel de guerre d’origine suisse compromettrait le principe sur lequel ladite Confédération fonde sa politique étrangère depuis au moins deux siècles ou si, au contraire, sa neutralité resterait sauve parce qu’elle a non seulement le droit de se défendre, mais aussi celui d’aider d’autres États à repousser un agresseur.
Coup de barre à droite en Israël
Le Proche-Orient vit une nouvelle crise. On a l’habitude d’assister à des explosions de violence entre les Israéliens et les Palestiniens. Cela est en train de se produire une fois de plus. Ce qui est un peu moins habituel, c’est la crise politique interne que le pays vit depuis la dernière élection.
Une démission écossaise
Le mercredi 15 février, en fin de matinée, dans l’espace-café du grand hall du V&A museum de Dundee, les alertes se mirent à vibrer sur les téléphones portables des visiteurs. Ce fut la commotion de la journée: la première ministre d’Écosse venait d’annoncer sa démission. Comme une trainée de poudre, la nouvelle était en train de se répandre dans tout le pays.
Séisme, la catastrophe non naturelle
7, 8 de magnitude. 80 secondes. Cette première secousse du 6 février sera suivie d’une réplique presque aussi intense une douzaine d’heures plus tard. Un des plus violents séismes enregistrés dans la région depuis l’invention des séismographes. Bilan, selon les chiffres officiels (qui sont toujours objet de controverse), plus de 45 000 décès confirmés en Turquie et environ 7 000 en Syrie. Blessés ? Malheureusement trop peu nombreux pour les sauveteurs. Toutes des victimes d’une catastrophe qu’on qualifie, aveuglément, de naturelle.
Ukraine : la litanie d’erreurs
Selon les services de renseignements occidentaux, ceux des États-Unis en tête, environ 200 000 soldats russes auraient été tués ou blessés sur les terres ukrainiennes depuis l’offensive ordonnée par Poutine le 24 février 2022.
Ukraine : un hic dans le boom des armes
Youri Orlov (Nicolas Cage) parle beaucoup dans Lord of War (2005). Que dit-il d’important ? « Il n’y a rien de plus coûteux pour un marchand d’armes que la paix. » Un truisme parfait, une vérité trop évidente dans la guerre en Ukraine entrée dans sa deuxième année. L’industrie occidentale de l’armement se frotte donc les mains. Tout va bien. Oui, mais il y a un hic dans ce boom.
Ukraine : à quand la fin ?
En février dernier un journaliste, Uri Friedman, s’interrogeait dans le magazine Atlantic sur les modalités et la date d’une éventuelle fin de la guerre en Ukraine. Tout en reconnaissant la vanité de l’entreprise il postulait quand même que c’est parfois en posant des questions impossibles qu’on peut arriver à comprendre ce qui est possible.
Il y a un an …
Une autre guerre en Europe. Cette fois au XXIe siècle. Depuis un an, en plein cœur du continent, l’Ukraine souffre, saigne et résiste. Стійкість. Résilience est désormais un mot ukrainien, incarné tous les jours par Volodymyr Zelensky, l’ancien acteur devenu président, qui dès les premières heures de l’invasion russe répondit nii (non) aux Américains voulant l’évacuer et le placer en sécurité. « Le combat est ici. J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi. »
Drôle de guerre
Drôle de guerre. Elle a tout d’abord refusé de dire son nom, le président russe imposant à ses compatriotes le terme opération spéciale sous peine de prison. Elle a également tenté de dissimuler son objectif. Poutine parlant d’une opération de dénazification de ce pays qui avait pourtant élu un président juif.
Le bonheur à 64 ans
Quand Paul McCartney a esquissé une première fois sa chanson When I’m sixty-four, à la fin des années cinquante, il ne se doutait pas que ce jeune âge créerait pareil tollé en France, quelque soixante-quatre ans plus tard.
La retraite au Japon, une « petite mort »
Chaque troisième lundi de septembre tout s’arrête au Japon. Keiro no Hi est une journée fériée en l’honneur des personnes âgées. Et lorsqu’elles prennent leur retraite c’est un peu un deuil, une « petite mort » pour ces bourreaux de travail qui occupent souvent un emploi au-delà de 70 ans. Un record mondial.
Le ballon chassé
La première puissance militaire du monde qui se fait passer des ballons-espions par la Chine à quelque 20 kilomètres d’altitude. Plus de deux fois la hauteur du mont Everest. Et pas de minces intrusions. L’une d’elles a traversé le continent pendant plusieurs jours. Tout laisse croire à une bande d’amateurs, mais il n’en est rien. Ce sont plutôt de simples civils américains qui ont joué un tour au Pentagone.
F-35, pour le meilleur et pour le pire
On a jamais tant parlé de chasseur aérien que maintenant. L’agression russe en Ukraine et les demandes incessantes de son président aux alliés ont remis à l’avant-plan la nécessité pour les États de disposer d’avions de combat modernes, rapides et souples pour faire respecter leur espace aérien. Un contexte qui a sans doute contribué, fin mars 2022, à accélérer les négociations avec le constructeur Lockheed Martin pour l’achat de chasseurs furtifs F-35A, pour le meilleur.. et pour le pire.
Du grand n’importe quoi
Le 7 février dernier, le Congrès des États-Unis a été le théâtre de la pièce qui s’y joue année après année sous le titre Le Discours sur l'état de l’Union. Comme c’est toujours le cas, les travées du lieu étaient occupées par les élus des deux partis attendant l’arrivée du président Joe Biden. Au milieu d’entre eux et de leurs conciliabules, une scène inusitée a retenu l’attention car elle révélait une sévère opposition entre deux républicains : le sénateur Mitt Romney et le représentant George Santos.
Trois Amigos, deux solitudes
Sans poncho ni sombrero, le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu à Mexico les 9, 10 et 11 janvier où il été accueilli par le président Andrés Manuel López Obrador (AMLO). Le 10e Sommet des leaders nord-américains s’est conclu sans rapprochement particulier entre le Canada et le Mexique, hormis la signature d’un protocole d’entente portant sur les droits des peuples autochtones. Après un tête-à-tête d’un quart d’heure, suivi d’une réunion entre des équipes ministérielles des pays co-présidée par les deux chefs de gouvernements, M. Trudeau est reparti pour le Canada quasi incognito.
De la démocratie en Amérique latine
Tremblement politique au Pérou en décembre dernier. Le président de gauche Pedro Castillo soupçonné de corruption et accusé de rébellion après une tentative manquée de putsch est emprisonné. En six ans, ce pays andin a connu six chefs d’État. Ces crises politiques à répétition font ressortir ceci : plus d’une trentaine d’années après la fin des dictatures au sud du Rio Grande, la démocratie, sociale surtout, a du mal à prendre racine.
Le sale boulot de Poutine
La guerre en Ukraine fait rage depuis 46 semaines. La stratégie russe a connu des ratés évidents. Les difficultés éprouvées par les militaires de la Fédération de Russie ont généralement été suivies d’un redoublement de férocité dans les combats.
Le bal des hypocrites
Le 9 décembre 2022 alors qu’approche le temps de Noël une sorte de bombe éclate au parlement européen : Eva Kaili Vice-présidente du Parlement est arrêtée par la police belge. Elle est accusée de flagrant délit de corruption passive. Plus de 150 000 euros en cash (215 000 dollars canadiens) sont récupérés lors d’une perquisition à son domicile. Le 12 elle est incarcérée. Cinq autres personnes dont son compagnon sont inquiétées dans la même affaire d’autres sommes très importantes sont saisies.
La Cour suspecte
Dans le rapport annuel qu’il a livré ces jours-ci, John Roberts, juge en chef de la Cour suprême des États-Unis, s’est employé à botter en touche. Plus exactement, il a mis en relief l’art qu’il avait de faire l’impasse sur les sujets qui fâchent. En effet, dans le document évoqué, il n’est nulle part question de la divulgation en juin d’une décision alors confidentielle de la Cour sur l’avortement. Une première dans l’histoire de cette institution.
La chute de l’éléphant
Le cafouillis républicain à la Chambre des représentants est officiellement terminé. L’harmonie républicaine à la Chambre des représentants n’est pas en vue. Parce que qui sème le vent …
La gauche radicale, des partis comme les autres
Adhérer à Québec solidaire, La France insoumise ou Podemos en Espagne relève d’une même démarche : concilier le désir de changements radicaux exprimés par des mouvements de contestation, « la rue », avec un besoin de résultats tangibles immédiats, la participation à la politique traditionnelle. L’irruption de ces mouvements dans les parlements a bouleversé l’alternance feutrée du bipartisme, mais leur promesse de faire de la politique « autrement » a pris un coup de vieux.
Trump ou le baiser de la mort
À bien y penser, Jacques Chirac aurait dû faire du journalisme plutôt que de la politique, car il avait une maîtrise aiguisée du constat. À preuve, celui formulé par lui il y a des lunes et qui reste d’actualité comme jamais : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille . » Depuis un mois maintenant, l’escadrille regroupant les gros maux plane au-dessus de Mar-a-Lago. Autrement dit de Donald John Trump.
La faim en partage
On peut sérieusement s’interroger sur certaines célébrations qui ne sont que mécaniques, laudatives, nostalgiques, si ce n’est purement mercantiles. Pourtant de ces pratiques cérémonieuses surgissent parfois certaines qui nous rappellent que l’horreur n’est jamais un souvenir, mais une plaie ouverte que le temps n’arrive pas à refermer, nous réclamant de ne jamais oublier l’abominable action des oppresseurs. Ainsi, dès maintenant et l’an prochain, il pourra être rappelé qu’une grande famine a été orchestrée en 1932-1933 par Staline en Ukraine – Holodomor, tel est le nom de cet épisode qui a affamé à l’époque la population de cette contrée que certains connaissaient alors sous le nom de Petite-Russie.
Histoires éthiopiennes et africaines
Une guerre cachée, silencieuse, oubliée et lorsque les armes se sont tues le 2 novembre dernier entre l’Éthiopie et le Tigré, sa province sécessionniste, l’écho médiatique a été à peine perceptible en dehors de l’Afrique.
La molle victoire des républicains
Pour dire les choses telles qu’elles sont, les démocrates ont remporté les élections législatives sans les avoir… gagnées. On en convient, l’introduction est un tantinet bancale. Il n’en reste pas moins que le 8 novembre dernier la formation de Joe Biden a renversé la table sur laquelle reposait quantité de sondages et d’analyses certifiant que ce jour-là cette formation serait vaincue par une horde de trumpistes.
Enquête sur le 6 janvier : un héritage important
Le comité de la Chambre des représentants qui enquête sur l’émeute, également qualifiée d’insurrection, du 6 janvier 2021 au Capitole de Washington mourra vraisemblablement de sa belle mort en janvier prochain mais elle laissera un héritage important.
Des nations dans les nations
Sur la couverture du livre que Joel Garreau a publié en juin 1981, on voit une carte de l’Amérique du Nord divisée en neuf parties qui ne correspondent pas aux frontières politiques qu’on connaît. Il s’agit des neuf « nations » qui constituent le sujet de l’ouvrage [1]. Des nations définies par « la culture et les valeurs », rappelle Joel Garreau dans une entrevue par visioconférence réalisée fin octobre. Le Québec y figure. Les autres nations sont la Nouvelle-Angleterre (qui comprend les provinces maritimes), la Fonderie, Dixie (le vieux Sud), la Corbeille à pain, le Quartier ouvert, Mexamerica, l’Écotopie (la côte ouest des États-Unis et du Canada) et les Îles (les Antilles et le Sud de la Floride).
Les 12 travaux de Rishi Sunak
Au Royaume-Uni de Sa Gracieuse Majesté Charles III, rien de va plus. L’inflation s’est installée au-dessus de la barre des 10 % et y restera jusqu’à l’été, de l’aveu même de la Banque d’Angleterre et malgré les relèvements de son taux directeur, passé de 0,1 % à 3,0 % cette année (1). Le prix des aliments, importés en grande partie, a bondi à lui seul de 14,5 %.
Ukraine : en attendant le général Hiver
Le général Hiver sauvera-t-il Vladimir Vladimirovitch Poutine ? Faire geler les Ukrainiens sans électricité, paralyser l’Europe et surtout l’Allemagne sans gaz russe, le maître du Kremlin a dans sa manche des atouts réels qu’on ne saurait ignorer. Pourtant, les nuages s’accumulent…
Iran: jusqu’à quand?
L'Iran est secoué par une contestation politique sans précédent. La jeunesse crie sa colère dans les rues des grandes villes. Le régime des mollahs ne se questionne guère et les Bassidj, ces miliciens de la Révolution, interpellent les manifestants à tour de bras. une organisation paramilitaire formée de volontaires qui a joué un rôle important dans la répression des manifestations.
Des atours et des femmes
L’histoire des religions est remplie de discrimination à l’endroit des femmes. Le rabaissement des femmes a sans doute à voir avec la domination masculine sur la plupart des directions religieuses anciennes et contemporaines.
Populisme, vous dites ?
Qu’est-ce que le populisme ? Il y a des notions dont on connaît empiriquement l’existence, mais dont les contours restent trop flous pour être définis. Lorsqu’en 1964 le film Les Amants de Louis Malle fut accusé d’obscénité, le juge Potter Stewart avouant son incapacité de donner une définition de la pornographie se contenta d’affirmer « I know it when I see it ! ». (Par bonheur, Il n’en avait pas vu dans ce film…).
La nouvelle passionaria de l’Europe
Le 25 septembre dernier, Giorgia Meloni a remporté la victoire qu’elle espérait. La coalition de droite, formée des partis Fratelli d’Italia, La Ligue et Forza d’Italia, a obtenu 43,82 % des voix. À lui seul, Fratelli d’Italia, que préside Mme Meloni, a recueilli 26 % des suffrages. Sur une Chambre qui comprend 400 députés et 200 sénateurs, la coalition a fait élire 237 députés et 115 sénateurs.
Miliciens chevillés au corps
On les voit régulièrement dans les photos reportages ou les images vidéo; Ils paradent avec arrogance en treillis militaires souvent armés jusqu’aux dents, et arborent à l’ombre du drapeau américain, insignes et étendards généralement liés à des organisations d’extrême droite.
Le fascisme a 100 ans
Le 24 octobre 1922, lors d’un rassemblement fasciste tenu à Naples Benito Mussolini formula la menace suivante : « Ou ils [NDLR: le roi et les parlementaires) nous donnent le gouvernement, ou on le prend en allant à Rome. » Afin d’effrayer durablement Victor-Emmanuel III et les élus de la chambre et du sénat, les chemises noirs prirent le pouvoir à Crémone, Florence et Pise dans les 48 heures suivant la déclaration de Mussolini.
L’incompétence et le dogme
Liz Truss a succédé à un premier ministre qui se prenait pour Churchill. Il s’est avéré que Boris Johnson n’était pas de la trempe de son idole. La nouvelle locataire du 10 Downing Street se prend, plus modestement, pour Margaret Thatcher. L’avenir dira si elle a l’étoffe de la Dame de fer.
Ukraine : Poutine « en situation d’échec »
Militaire, comme son grand-père et son père, mort en 1958 pendant la guerre d’Algérie alors qu’il avait cinq ans, le général Dominique Trinquand a participé à plusieurs opérations, au Liban, en ex-Yougoslavie et en Afrique. Ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU à New York (2006-2008), diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, il fait le point, par courriel, sur la guerre en Ukraine entrée dans son huitième mois.
Fin de partie pour les indépendantistes catalans
Le 1er octobre, les indépendantistes catalans célébraient le cinquième anniversaire de leur référendum sur l’indépendance, interdit et réprimé violemment par le gouvernement conservateur espagnol d’alors. Là où il y a quelques années la société civile nationaliste pouvait réunir plus d’un million de personnes dans les rues, la grande messe de cette année n’a rassemblé que 11 000 manifestants selon la police de Barcelone.
Leurs majestés et la voix des peuples
C’est le choc malgré le caractère on ne peut plus prévisible de l’évènement. Pourquoi ? Réponse sous forme de question : combien de fois avons-nous entendu ce genre de phrase au cours des derniers jours: « Je n’ai pas connu d’autre reine qu’Élisabeth » ou, si on est indifférent a sa mort (ou si on fait semblant) : « Je n’en ai pas connu d’autre que celle-là .» Surtout si on est un baby-boomer et… God knows qu’on en compte quelques uns au pays du Québec.
Vive le Roi !
On a dit que ce jeudi 8 septembre le vingtième siècle s’est fait reléguer définitivement à la place qui lui revient: dans les livres d’Histoire. Rarement la mort que chacun savait imminente, d’une très vieille dame qui n’a pratiquement jamais exprimé en public une opinion ou un sentiment sur quoi que ce soit, n’a généré, une telle vague d’émotions chez des gens qui ne l’ont jamais rencontrée.
Ukraine : « C’est chez moi! »
Professeur associé à l’université nationale Académie Kyiv-Mohyla de Kyiv, fondée en 1615, Mychailo Wynnyckyj a été conseiller du ministre ukrainien de l’Éducation et des Sciences. Né à Kitchener, en Ontario, il vit depuis 2003 à Kyiv avec son épouse et leurs quatre enfants. Contacté par courriel, il raconte …
Turbulences en Irak
Des émeutiers qui envahissent un Palais présidentiel et qui s’ébattent joyeusement dans la piscine de leurs adversaires, on avait déjà vu pareil spectacle en Ukraine et au Sri Lanka. Le 29 août dernier, c’était au tour de l’Irak de vivre son moment piscine, avec l’irruption des partisans du leader populiste Moqtada al-Sadr dans la « Zone verte », le camp retranché du pouvoir depuis l’invasion américaine de 2003.
Trump dans le brouillard
L’horizon politique de Donald Trump se confond désormais avec un brouillard d’autant plus épais que le monde a été témoin ces derniers jours d’une avalanche de gestes posés par les autorités judiciaires de l’État fédéral, des États de New York et de Georgie sans oublier la Commission des voies et moyens de la Chambre des représentants.
Aux armes citoyens !
Voyagez-vous avec des armes à feu ? Question surprenante lorsque de retour des États-Unis par la route, vous vous retrouvez enfin face à un douanier. L’interrogatoire rituel se termine généralement par cette question saugrenue, du moins pour les Canadiens, car le fusil mitrailleur fait rarement partie de leur panoplie de touriste.
Ukraine: question de temps …
Volodymyr Zelensky est inquiet.Vladimir Poutine se frotte les mains. Le président ukrainien craint de voir le soutien occidental à l’Ukraine s’étioler. Son homologue russe mise là-dessus afin de gagner son « opération spéciale» pour « démilitariser » et « dénazifier » l’ex-république soviétique.
«Annus horribilis» pour les talibans 2.0
Les talibans n’ont pas que des amis. Au contraire, ils semblent avoir fait l’unanimité contre eux-mêmes. En tuant le 31 juillet Ayman al-Zawahiri, le chef d’al-Qaïda, les États-Unis de Joe Biden ont montré, si besoin était, qu’ils ne sont pas devenus leurs amis, surtout si ces derniers hébergent des chefs terroristes. Néanmoins, ce n’est pas à Washington qu’on est le plus pressé de voir la fin de ce régime. L’Afghanistan des talibans est en conflit – larvé direz-vous, mais en conflit tout de même – avec le Pakistan voisin, qui était pourtant leur « co-concepteur » avec l’Arabie saoudite et qui les avait vu naître sur son territoire dans les années 1990.
Avortement : le triomphe du catholique
Le 24 juin dernier, la décision arrêtée par la Cour suprême des États-Unis dans le cadre du dossier Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization a eu une conséquence immédiate et profondément inique : la mise au ban des femmes. Rien de moins. En décrétant que l’avortement n’était plus un droit protégé par la Constitution, le plus haut tribunal du pays a jugé que les femmes n’étaient pas dignes d’être des personnes autonomes à qui revient le pouvoir de disposer de leur corps.
Jusqu’où peut-on aller trop loin ?
On se demande où la très conservatrice Cour suprême des États-Unis va faire souffler son vent de changement après avoir ouvert la porte à l’interdiction des avortements pour chaque État américain. Au cas où elle manquerait d’idées, peut-être ira-t-elle voir chez ceux qui pourraient constituer une source d’inspiration ?
Une combativité surprenante
La pugnacité des Ukrainiens a surpris à peu près tout le monde au début de la guerre en février et elle continue de surprendre. La plupart des experts, y compris ceux de Langley, en Virginie (le siège de la CIA), avaient prédit une défaite de l’Ukraine au bout de quelques jours, ou de quelques semaines tout au plus. Cela ne s’est pas produit.
Un néologisme peu élogieux
Valéry Giscard d’Estaing a été « Sa Suffisance », Nicolas Sarkozy « Speedy Gonzales » et même « Naboléon », François Hollande « Flamby » et depuis son entrée à l’Élysée, Emmanuel Macron est « Jupiter » pour ses détracteurs et la presse satirique. Que le président français soit comparé au dieu suprême des Romains n’est peut-être pas pour lui déplaire. Mais il doit être blessé de voir les Ukrainiens se servir de son nom pour le ridiculiser.
Coup de poker à Édimbourg
Les Écossais seront à nouveau appelés à se prononcer sur leur indépendance le 19 octobre 2023. Enfin, du moins si Londres, sans Boris Johnson, est d'accord. Dans son allocution au Parlement d'Édimbourg la première ministre Nicola Sturgeon a annoncé un processus alambiqué[1].
Des ruines et des devises fortes
Que restera-t-il de l’Ukraine? Qui paiera pour la reconstruction ? La Russie s’est acharnée contre les gares, les aéroports et les usines, mais aussi contre les hôpitaux, les écoles, les habitations et les édifices patrimoniaux.
OTAN : et deux de plus
Le 18 mai, les gouvernements de la Finlande et de la Suède déposaient leurs demandes d’adhésion à l’OTAN. Il n’en fallait pas moins pour que ce geste soit qualifié d’historique des deux côtés de l’Atlantique et qu’il aiguise simultanément les aigreurs de Poutine et des siens.
Chronique d’une famine annoncée
Plus de cent jours après l’invasion russe de l’Ukraine les ports céréaliers de la mer Noire restent bloqués et Vladimir Poutine propose d’autoriser le transit du blé en contrepartie d’un assouplissement des sanctions visant son pays. L’Occident va-t-il accepter un tel marché ?
Histoires d’eau
Grenoble le 16 mai. Explosion de joie et cris de victoire, à l’Hôtel de ville. Des femmes portant hijab et tenue islamo-compatibles célèbrent le changement du règlement des piscines municipales de la seizième commune de France.
Que se passe-t-il au Kremlin ?
Tel le tsar Nicolas II qui, en 1914, s’était fixé comme but la reconquête de Constantinople, l’autocrate actuel du Kremlin voit grand. Dans un article de 2021 sur « L’unité historique des Russes et des Ukrainiens »[1], Vladimir Poutine indiquait que son but ultime était la disparition de l’Ukraine en tant qu’État indépendant.
L’information sous les bombes
Comme le veut une loi officieuse de la guerre, la vérité aura été la première victime. Autre constatation : il n’y a pas de commune mesure entre les mensonges du Kremlin et ceux qui sont propagéspar « l’Occident ».
Le mariage de la carpe et du lapin
Dans les semaines antérieures à l’élection présidentielle française, bien des hypothèses sur l’inévitable reconfiguration de l’horizon politique du pays étaient débattues au sein des états-majors des partis comme des salles de nouvelles sans oublier les allées des marchés. Des hypothèses en question, aucune n’avait évoqué celle qui est devenue une réalité : le mariage de la carpe et du lapin.
Israël-Palestine : « Trop c’est trop ! »
Les confrontations entre Israéliens et Palestiniens se sont succédé depuis la création de l’État juif en 1948. Elles s’ajoutent aux guerres qui ont opposé Israël aux États arabes voisins en 1948, 1956, 1967, 1982 et 2006. Les Israéliens et les Palestiniens ont ainsi vécu entre une non-paix et un véritable état de guerre pendant trois quarts de siècle.
Crime contre l’humanité ou génocide
Le 3 avril, mille et un clichés des horreurs commises par un contingent de soldats russes à Boutcha, ville moyenne au nord-ouest de Kyiv, ont été disséminés aux quatre coins du globe. Ici, on voyait le corps d’un homme enjambant encore son vélo. Là, celui d’un homme les mains attachées derrière le dos. Ou encore celui d’une vieille femme au milieu de la rue, les genoux à terre, visiblement fracassée par les émotions suscitées par ce lot de barbaries.
L’Ukraine, Poutine et l’Histoire
« Les Russes et les Ukrainiens sont un seul peuple »(Vladimir Poutine)[1] Dans un long article sous sa propre plume, le président de la Russie exposait l’an dernier sa vision personnelle de l’histoire de l’Ukraine. Une vision déjà résumée en 2014 lors de l’annexion de la Crimée : « Kiev est la mère de toutes les villes russes »[2]. Vision révisionniste s’il en est.
France : cohabitation adorée
C’était attendu, c’est confirmé : Emmanuel Macron - 27,8 % des suffrages -, affrontera Marine Le Pen - 23,1% -, lors de la finale présidentielle qui se tiendra le 24 avril. Derrière eux, Jean-Luc Mélenchon, grâce à une montée en puissance dans les derniers jours, a récolté près de 22 % des votes.
Dans le brouillard de la guerre
À Washington, le 11 mars, le président Joe Biden a annoncé qu’avec l’Union européenne (UE) ainsi qu’avec d’autres alliés, dont le Japon, la suspension permanente des relations commerciales conventionnelles avec la Russie sera proclamée. Le but recherché est l’embargo commercial à l’image de ceux de Cuba et de la Corée du Nord.
Le militaire de Poutine
Ce qui avait été constaté en 2014 en Crimée et en 2015 en Syrie vient d’être confirmé avec éclat, c’est le cas de le dire, dans les environs de Kyiv, Kharkiv, Marioupol et ailleurs. Depuis l’amorce du Grand Jeu au début des années 1850 qui opposa donc la Russie au Royaume-Uni, les tsars, puis les Staline, Brejnev et consorts se sont appliqués à ce que les maîtres espions conservent toujours l’ascendant sur les généraux.
Les Ukrainiens ne sont pas des Russes
Russophone égale russophile. Telle est l’équation à la base des prétentions de Vladimir Poutine qui, depuis l’écroulement de l’URSS, a toujours rêvé d’une Grande Russie regroupant tous ceux qui parlent sa langue. Cette équation est basée sur un postulat erroné. Les Ukrainiens ne sont pas des Russes, même ceux qui parlent russe.
L’ Afghanistan, misère !
En Afghanistan, pour reprendre l’expression bien connue, la misère s’est jetée sur le pauvre monde. La sécheresse et la désorganisation provoquée par le retour au pouvoir des talibans y ont produit une des pires catastrophes humanitaires du siècle.
Seules au monde, les Afghanes
Que la journée internationale pour le droit des femmes soit « un jour favorable pour toutes les Afghanes », a souhaité le 8 mars le ministère des Affaires étrangères du gouvernement taliban. En ajoutant, le plus sérieusement du monde : Kaboul leur permettra « d’avoir une vie honorable et bénéfique, à la lumière de la noble religion de l’islam et de nos traditions ».
Signes, signes
Une oppression vestimentaire à l’égard des femmes s’est installée au fil des ans dans plusieurs pays du monde arabo-musulman. Elle a changé la face du monde en à peine 40 ans. Un clin d’œil dans l’histoire avec ce portrait de loin pour regarder plus près …
Quand l’histoire bégaie …
C’était le 4 novembre 1956, Radio Budapest tenue par les insurgés, rendait compte en direct de la progression des troupes soviétiques dans la ville . Budapest qui s’était crue un temps libérée du joug du « grand pays frère », se réveillait au son sinistre des moteurs et des cliquetis des chenilles des blindés de Moscou. L‘insurrection qui avait commencé 18 jours plus tôt avait, dans un premier temps, forcé les chars soviétiques à se replier hors de la capitale.
Les zigzags sur le front de l’Est
Au cours des dix derniers jours, les chefs d’État allemand et français ainsi que la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss ont emprunté la navette diplomatique pour faire des allers-retours entre Moscou, Kyiv et Varsovie avant que Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, invite ses concitoyens à retourner au pays. Le 12 du mois, Joe Biden conversait avec Vladimir Poutine. Résultat ? Rien de tangible. Du moins pour l’instant. Encore …
Guantánamo, l’«Alcatraz des Caraïbes»
Depuis la fermeture d’Alcatraz en 1963, dans la baie de San Francisco, c’est le pénitencier américain le plus célèbre au monde. Il a même été surnommé l’« Alcatraz des Caraïbes ». Le 11 janvier 2002, quatre mois après les attentats-suicides contre le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington, Guantánamo « accueillait » ses premiers détenus en combinaison orange.
États-Unis: une démocratie attaquée …
Les manoeuvres visant à restreindre le droit de vote ou à fausser les prochains résultats électoraux se font nombreuses aux États-Unis. Il faut y voir un phénomène cyclique mais aussi l’expression d’une conjoncture très particulière. De quel cycle parlons-nous ? De celui qui commence, tous les dix ans, avec la sortie des résultats du recensement. Nous y sommes depuis quelques mois. Certains États ont vu leur population croitre, ce qui peut leur donner droit à un ou à plusieurs sièges supplémentaires à la Chambre des représentants à Washington, tandis que d’autres ont vu leur population stagner.
R2D2 s’en va-t-en guerre
Le 17 décembre 2021, faute d’unanimité, un organisme important mais peu connu des Nations unies a renoncé à produire un traité sur les « robots tueurs ». La « Sixième Conférence d’examen des hautes parties contractantes à la Convention sur certaines armes classiques » (sic) a mis fin à ses travaux à Genève sans adopter de plan ni d’échéancier pour en arriver là.
Les États-Unis en déclin, vraiment ?
Un an que Joe Biden est aux commandes de l’hyperpuissance américaine qui n’est plus ce qu’elle était. Surtout depuis le séjour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Certains parlent même de « déclin ». Vieille prédiction …
À deux pas de la ligne rouge
Pris le 22 novembre dernier par un satellite, un cliché révélé par le Washington Post est saisissant : des dizaines et des dizaines de véhicules militaires russes, dont des lanceurs de missiles et des blindés, sont massés à quelques kilomètres de la frontière nord-est de l’Ukraine. Un autre cliché montre des camions et des tanks concentrés cette fois en Crimée, donc à la lisière sud de l’Ukraine. Bref, la stratégie du crabe chère à tant d’états-majors a été traduite dans les faits.
Petites nouvelles de France
16 novembre 2021, Aéroport Charles De Gaulle. La France sera toujours la France disait le grand Charles… atterrissage en pleine grève des personnels de sécurité… Grand désordre, attentes, correspondances manquées, mauvaise humeur générale. Les Français râlent contre les Français… Les étrangers râlent contre les Français, Anglais sarcastiques, Allemands condescendants, Italiens agacés, mais compatissants…
Le reflux de l’indépendantisme catalan
Le 22 septembre la Cour fédérale confirmait l'interdiction de séjour de l'ex-président catalan Carles Puigdemont sur le territoire canadien en se rangeant derrière les arguments de l'Espagne qui le poursuit pour « rébellion, sédition, détournement de fonds, prévarication et désobéissance » pour avoir tenu un référendum sur l'indépendance. La position pour le moins peu nuancée du Canada n'a soulevé aucune vague dans les chancelleries, illustrant ainsi l'isolement diplomatique quasi total du gouvernement indépendantiste de la Catalogne sur la scène internationale.
L’enjeu irlandais du Brexit
Le Brexit et la pandémie ont créé la « tempête parfaite » pour mettre l’Irlande du Nord sens dessus dessous. Ces six comtés « loyalistes » qui sont situés au nord de la République d’Irlande mais qui font partie du Royaume-Uni sont particulièrement touchés par les problèmes d’approvisionnement qui affectent ce dernier pays.
La Covid-19 et le «virus de la faim»
Il est déjà trop tard. L’actuelle pandémie est en train de tuer dans l’oeuf le grand rêve de l’ONU d’éradiquer la faim sur la planète d’ici 2030. Au moins 800 millions de personnes dans le monde ont le ventre vide ou mal rempli, c’est près de 20 % de plus qu’au début de la Covid-19 et des dizaines de milliers meurent chaque jour des retombées économiques et sociales du virus.
Trump encore et toujours
Une année après l’élection présidentielle américaine qui a porté au pouvoir le démocrate Joe Biden, pas un jour ne passe sans que le nom de Donald Trump n’apparaisse en première page des plus grands journaux ou ne soit évoqué par les animateurs des émissions humoristiques de fin de soirée.
Afghanistan : le difficile mea culpa
• D’octobre 2001 à mars 2014, 159 soldats canadiens sont morts en Afghanistan. Même si Stephen Harper a décidé d’arrêter les frais sept ans avant le retrait final des Américains, le retour des talibans au pouvoir est également notre fiasco. Les libéraux puis les conservateurs prétendaient reconstruire l’Afghanistan, mais est-ce vraiment ce pour quoi sont morts ces 159 Canadiens ?